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En quelques livres, Joseph Boyden est devenu l'un des grands noms de la littérature canadienne contemporaine. Né en octobre 1966. Il a des origines irlandaises, écossaises et indiennes (Ses ancêtres sont de la tribu cree). Se faire le porte-voix des Amérindiens, c’est l’objectif qu’il s’est fixé en écrivant une trilogie, pour rendre ainsi justice à ces « nations premières » persécutées pendant des siècles.
Joseph Boyden ne supporte plus la façon dont certains romans et films montrent les Indiens. Par ex Cooper (Le dernier des Mohicans) : «C’est vraiment très romantique. Il idéalise les Indiens. Or, ce ne sont pas des bons sauvages. Ils forment des sociétés complexes, dures. J’écris pour leur rendre justice.»
Lui est à la recherche de la réalité telle qu’elle a été vécue. Il n’aime pas les vieux westerns où les Indiens se font descendre « comme des quilles » Par ex. Danse avec les loups, «c’est encore l’histoire du Blanc qui sauve les Indiens». L’acteur cinéaste Kevin Costner voulait acheter les droits de son troisième roman, Dans le grand cercle du monde. Malgré l’argent, Boyden a refusé.
Il apprécie les films de Clint Eastwood (Josey Wales hors la loi) – Little big man de Arthur Penn –Les livres de Jim Fergus (Mille femmes blanches – La vengeance des mères)
Lorsqu’il était enfant on ne parlait pas dans sa famille des origines indiennes. Plus tard il a entrepris des recherches sur ses origines, a rencontré des personnes qui lui ont beaucoup appris sur ses origines et ont forgé sa personnalité. Et il s’est mis à écrire sur les Amérindiens pour en premier expliquer à sa famille que cette histoire était la leur et qu’ils devaient la conserver. Il y avait comme un grand trou dans l'histoire du continent nord-américain, qu'il fallait commencer à combler.
Boyden n’hésite pas à s’engager politiquement. Il dénonce le racisme de la société canadienne actuelle, le système des réserves indiennes. “Le système des réserves indiennes a été étudié par les Sud-Africains pour créer l'apartheid.” Il s’engage aussi pour la défense de l’environnement.
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Le chemin des âmes - Albin Michel, 2008 – Traduit de l’anglais par Hughes Leroy
1919. Niska, une vieille indienne cree vient de retrouver son neveu Xavier, de retour de la guerre en Europe. Il s’était engagé dans l’armée canadienne avec son ami Elijah qui lui, ne reviendra pas. Niska le ramène en canoë dans leur réserve. Il est brûlant de fièvre, amputé d’une jambe. Le retour va durer trois jours pendant lesquels chacun va évoquer son passé. Niska raconte sa vie à Xavier pour essayer de le maintenir en vie alors que Xavier se rappelle les monstruosités de la guerre qu’il a vécues dans le Nord de la France, l’horreur des tranchées. Elijah et lui n’ont pas réagi de la même façon aux atrocités de la guerre.
Au fil de l'eau dans le canoë les ramenant vers leurs terres et leurs traditions, Xavier et sa tante revivent leur passé. En plusieurs aller-retour, les récits se croisent pour nous montrer la vie des trois personnages, les souffrances qu'ils ont connues, les liens qui les attachent à leurs traditions, l'amitié profonde entre Xavier et Elijah, les discriminations subies par les indiens Cree tant dans leur pays qu'en Europe sous les bombes et les gaz mortels. |
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Les saisons de la solitude - Albin Michel, 2009 – Traduit de l’anglais par Michel Lederer.
Deux voix alternent d’un chapitre à l’autre : celle de Will, un ancien pilote plongé dans le coma après une agression. Sa nièce Annie veille sur lui après être revenue d’un long voyage à la recherche de sa soeur Suzanne. Tous deux sont indiens, de la tribu Cree. Tous deux vont rappeler l’un à l’autre les drames qu’ils ont vécus. Est opposée la vie rustique et rude en forêt, en osmose avec la nature, une vie à chasser pour se nourrir et pour vendre les peaux et celle de la vie mondaine éphémère, fausse, avilissante, sous les projecteurs, dans les grandes villes noires et sales comme Toronto et New-York.
Ce roman est passionnant dans sa multitude de détails sur le mode de vie de ces Indiens, leurs coutumes, leurs traditions, leurs contradictions. Veulent continuer à vivre selon leurs traditions tout en adoptant certaines habitudes de la modernité. |
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Dans le grand cercle du monde - Albin Michel, 2014. Traduit de l’anglais par Michel Lederer.
Le roman se situe dans le Canada du XVIIe siècle. Trois narrateurs racontent la même histoire : Un prêtre jésuite français, venu évangéliser les Indiens et enlevé par une tribu, est entraîné dans une fuite avec les Hurons qui sont pourchassés par leurs ennemis. Le deuxième narrateur est Oiseau, le chef des Hurons : il a enlevé aux Iroquois une jeune femme, Chutes-de-Neige, dernière narratrice, dont il compte faire sa fille, pour remplacer sa femme qui a été tuée par les Iroquois, sa femme et ses filles. Il n’a pas hésité à massacrer ses adversaires pour s’approprier une gamine. Elle, n’aura qu’un objectif : retrouver les siens. Ainsi les différents points de vue, des indiens, des colonisateurs, des évangélisateurs sont exprimés dans ce roman.
. L’écriture de Joseph Boyden est d’une richesse incroyable. Il réussit à dépeindre avec beaucoup de virtuosité une nature grandiose et ceux qui y vécurent longtemps en harmonie.
Pages épiques avec des récits de batailles entre tribus adverses.
Joseph Boyden a aussi écrit un recueil de nouvelles « Là-haut vers le Nord » Albin Michel, 2008, où il évoque des histoires singulières d’une communauté indienne, des histoires au parfum de légendes. Martine Laval, (Télérama) a écrit : En quelques pages éclate tout le talent du jeune écrivain canadien aux racines indiennes : la dérision et l’ironie salvatrices ; l’humour à froid et l’incommensurable tristesse.
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Quelques images de la rencontre
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