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"Lectures partagées" continue durant l'année 2024-2025. Une activité appréciée à côté des livres nomades pour permettre aux lecteurs de faire de belles découvertes de lecture et de les partager avec les autres.

Littera 05 vous invite donc à venir aux dates qui seront indiquées prochainement ci-dessous, présenter un livre , actuel ou ancien, que vous aimeriez partager avec d'autres amoureux de la lecture .Vous pouvez aussi venir seulement pour écouter

 

Lectures partagées du 16 janvier 2025

13 participant(e)s

– Sauvage de Julia Kerninon – Ed L’Iconoclaste - (Annette)

Octavia est attirée par la cuisine, elle veut suivre les traces de son père, elle va devenir cuisinière à Rome, néglige sa vie de famille. Elle a eu 3 amours dans sa vie. Et 3 enfants dont son dernier compagnon s’occupe beaucoup. Romanesque et agréable à lire bien que léger.

Marion parle de « minute papillon » offert par son petit-fils (livre plaisant et léger, apparenté à un roman de gare).

Braconnages de Kaiser Muhlecker – Ed Gallimard - (Annick)

Auteur allemand. Se passe en haute Autriche. Jeune homme exploitant agricole. Legs du nazisme en Autriche. Jacob a repris la ferme familiale, son père Bert est à moitié dément. Unité de lieu, la ferme. Son frère vit en ville, les deux frères s’entendent bien mais Jacob supporte difficilement sa sœur, Julia. Solitude rurale, misère sociale jusqu’à l’arrivée de Katia pour une résidence d’artiste dans le village. Ils tombent amoureux, se marient, ont une enfant Marilou. Ecriture somptueuse, première page époustouflante. Il joue à la roulette russe. Il y a maltraitance vis à vis du chien. Jacob va se révéler cruel. On est tout le temps dans l’esprit du personnage confronté à la honte et la culpabilité. Leur richesse vient de la spoliation des biens des juifs. Attraction, répulsion, tension dans le couple… Très bon livre.

Nos vies en flamme de David Joy – Ed Sonatines - (Marie-Claire)

Livre conseillé par Télérama. Dans les Appalaches en Caroline du Nord. Région menacée par les incendies à cause du changement climatique. Le fils est accro à la drogue, il a des problèmes d’argent, est menacé par un dealer. Son père qui vit dans une ferme au milieu de la forêt va devoir lui venir en aide. Il y a beaucoup d’humanité dans ce livre bien écrit.

L’avalée des avalés » de Réjean Ducharme – canadien – 1966 – Ed. Gallimard (Gérard) – Rejean Ducharme est un des paroliers de Charlebois.de révolte, d’autisme et de schizophrénie. Une écriture très originale, sensible.

Mont des Ourses de Emilie Devèze – Ed. Du Sonneur – 2024 (Claudine)

Manuscrit qui provient de Singapour. Roman court. Drôle. Humour vif, caustique. Dénonce la société actuelle. Imaginaire foisonnant. Jean Code gendarme est muté à ICI, il part avec sa fille Hazel. Ursula, une vieille femme est un peu sorcière. Les nouveaux arrivants sont scrutés par les cousins. Un meurtre va semer la pagaille dans le village. Une ourse est suspectée...

De nos blessures, un royaume de Gaëlle Josse – Ed. Buchet Chastel - (Claudine)

Histoire d’une danseuse qui part à Zagreb déposer un livre qui a accompagné les derniers jours de son compagnon. C’est un musée où les gens déposent un objet. Il y a un livre à l’intérieur d’un livre. Détresse après un deuil. Le voyage pour se reconstruire.

Les pigeons de Paris de Victor del Arbol – Ed. La Contre Allée (Marie-Laure)

Courte nouvelle. Se passe dans l’Espagne des années 50/60. L’auteur raconte par petites touches sa jeunesse et l’Histoire. Lie habilement passé et présent. Sentimental et tendre. Ecriture poétique.

Le nageur dans la mer de William Kotzwinkle – Ed Actes Sud – Les inépuisables - (Marie-Laure)

Courte nouvelle également. En Pennsylvanie. Un couple raconte la naissance de leur enfant.

L’effondrement d’Edouard Louis -(Anne-Marie)

Livre écrit sur son frère aîné que l’on vient de trouver mort sur le sol comme une bête à l’agonie. Ce frère était homophobe. Suite à l’enquête qui va avoir lieu, Edouard Louis se rend compte que son frère qu’il imaginait très violent est plus doux qu’il ne le croyait et avait des amis. Il avait des rêves gigantesques. Il voulait avoir une très grande boucherie. Il n’est pas arrivé à sortir du déterminisme social. Frustré, rabaissé, humilié par son père. Edouard Louis comprend mieux la psychologie de son frère, lui a pu échapper à son milieu grâce à ses études de sociologie comme Didier Eribon.

Otto de Tomi Ungerrer – (Marion)- livre pour enfant.

Comme pour « la plus précieuse des marchandises », ce livre pour enfants parle des convois des juifs.. Vicissitude de la guerre. L’ours Otto est le narrateur de l’histoire. Il avait été offert à David qui jouait avec son meilleur ami Oskar. Mais en 1942 David est déporté avec ses parents et Oskar récupère Otto. Perdu, il est récupéré par un soldat noir américain qui échappe à la mort grâce à Otto. Après d’autres rencontres, il finira sa vie d’ours dans un magasin d’antiquité et comme il est très repérable avec la tâche qu’il a sur la joue, il retrouvera David et Oskar devenus vieux...Très jolie histoire.

Mes indépendances de Kamel Daoud – (Marion)

Série de chroniques journalistiques parues entre 2010 et 2016 sur la décennie noire en Algérie.

Le dernier 1 consacre un article sur Kamel Daoud

Mon sous marin jaune de Jon Kalman Stefansson - (Simone)

Dernier livre de Stefansson, plus autobiographique. Il mélange les époques, les récits, on passe de l’enfance à l’âge adulte avec pour fil rouge les Beatles, Paul Mc Cartney. Merveilleuse fantaisie d’un écrivain qui pratique la philosophie poétique et s’autorise tous les anachronismes de temporalité et d’incarnation des personnages. L’enfant perd sa mère à 7 ans, son père est incapable de le consoler et de l’aider. L’enseignement de la Bible est pour lui source d’incompréhension et de colère. Comment Dieu peut-il être si méchant ? Il va trouver du réconfort pendant les vacances d’été chez la famille pratiquement mutique de sa belle mère dans une ferme isolée où la sauvagerie du paysage et sa solitude l’inciteront à s’inventer des amis parmi les habitants du cimetière, les livres empruntés à la bibliothèque seront ensuite une source d’inspiration et d’apprentissage indispensables. Réjouissant pour qui aime l’auteur.

La barque de Masao d’Antoine Choplin - Ed. Buchet-Chastel - (Simone)

Masao est ouvrier sur l'île de Naoshima (Japon). Il vit seul, parle peu, ne se lie pas facilement. Sa fille qu’il n’a pas vue depuis plus de 10 ans vient à sa rencontre. Elle veut lui montrer son travail d’architecte. Peu de mots, d’échanges entre eux, des retrouvailles sans effusion ni sentimentalisme mais plein de tendresse rentrée, de pudeur. Masao se souvient de son histoire d’amour tragique avec Kazue, la mère d’Harumi, ses années comme gardien de phare, la construction de la barque. Roman sur le fil sensible d’une écriture à la japonaise.

La petite bonne de Bérénice Pichat – Ed. Les Avrils – 2024 – (Tiziana)

Elle travaille dur la petite bonne au service de plusieurs familles bourgeoises. Elle est inquiète car elle doit s’occuper pendant tout un we d’un homme, une gueule cassée de la guerre de 14, amputé des deux jambes. Sa femme s’absente, après 20 ans de bons et loyaux services. On suit les pensées de la petite bonne. Rencontre pleine d’humanité entre ces deux là, issus de classes sociales très différentes. Rapprochement de deux personnes souffrant dans leurs corps, dépassement de soi. Troisième personnage important, la femme. Trois voix intérieures qui façonnent un roman original et émouvant.

L’allègement des vernis de Paul Saint Bris – Ed Philippe Rey – (Tiziana)

Le directeur des peintures du musée du Louvre aime sa tranquillité mais on lui confie la tâche de rénover La Joconde. Malgré son désaccord, il va chercher le meilleur restaurateur possible. Le livre est plein de références savantes à l’histoire de l’art mais aussi plein d’humour. Il dénonce les méthodes des cabinets de conseil, le parisianisme. Il est très caustique sur l’art moderne contemporain tout en étant un livre plein de profondeur. Très riche et intéressant.

 

Lectures partagées du 5 décembre 2024

7 participantes.

Confidences tunisiennes de Marie Nimier - Ed. Gallimard - 2024

Marie Nimier recueille des confidences, les yeux bandés, dans un lieu où elle ne vit pas, où elle ne connaît personne, où il n’y a rien, C’est la bibliothécaire qui sert d’intermédiaire. Elle écoute sans prendre de notes et retranscrit ensuite ce qui a été dit. Une écrivaine française l’a invitée à renouveler l’expérience en Tunisie avec des gens qui parlent français. Le peuple tunisien a beaucoup de choses à dire sur la politique, la religion mais l’expression est souvent muselée. Là, dans un lieu neutre, celle qui écoute ayant les yeux bandés, c’est plus facile. Marie Nimier s’imprègne d’une parole, d’une ambiance...

Les yeux de Mona de Thomas Schlesser – Ed. Albin Michel - 2024

L’auteur est historien de l’art. Mona est une jeune enfant de 10 ans qui devient subitement aveugle sans explication médicale avérée, les parents sont anéantis. Au lieu d’emmener Mona chez le psychologue, son grand-père passe un accord avec Mona qui consiste à aller, pendant cinquante-deux semaines, chaque mercredi, voir une œuvre d’art dans un grand musée, Le Louvre, Orsay, etc.... Le livre est donc construit en 52 chapitres comprenant chacun des nouvelles de l’enfant et une description très détaillée, érudite de chaque œuvre. Livre didactique, érudit, les réflexions de l’enfant ne sont pas de son niveau, vulgarisation, un peu répétitif. On peut sauter un chapitre, revenir en arrière. Pour aider la découverte, les photos des œuvres sont présentées à l’intérieur de la couverture du livre qui se déplie.

– La taille de nos seins de Agnès Jaouï - Ed. Grasset - 2024

Elle raconte sa vie et la société dans laquelle elle a grandi. Du début des années 60 à nos jours.

C’est l’histoire de 3 amies de milieux différents mais qui sont restées unies. Les dessins sont de l’une d’elles, Cécile Partouche. Elles ont découvert la sexualité ensemble. C’est une étude aussi de ces différentes classes sociales. Il y a une grande fraîcheur dans ce livre même s’il est question d’abus sexuel pendant l’enfance.

3 livres de Michel Jean – auteur canadien - : Livre de poche -

Atuk : découverte de la communauté Innu. Lien qui se tisse entre générations, entre la vie de l’auteur et celle de sa grand-mère qui vient de mourir. Dialogue à travers le temps et l’espace.

– Maïkan : histoire au coeur des orphelinats canadiens. Perte de repère, maltraitance envers les enfants amérindiens. Beaucoup ne s’en sont pas remis.

– Kukum : Amour entre une orpheline québéquoise et un jeune innu. C’est l’histoire de l’arrière grand-mère de l’auteur. Importance de la nature, du lac, de belles descriptions de l’existence nomade.

– Le baobab de coeur de Patrick Géraud -

Ce n’est pas un grand livre mais une description intéressante d’une communauté au Sénégal avec un chef spirituel, un important développement de l’école, du secteur associatif. Il y a trop de choses décrites. Il est aussi question d’un jeune qui part aux Canaris. Thème de l’immigration.

Houris de Kamel Daoud – Ed. Gallimard - 2024

En Algérie pendant la décennie noire, il y a eu 200 000 morts. Aube, rescapée du massacre de sa famille et du village, a été égorgée enfant à 5 ans. Elle a une grande cicatrice comme un sourire, elle a une canule pour respirer qu’elle dissimule derrière son foulard. Elle est muette. Des années après, on la retrouve enceinte. Elle pense qu’elle attend une petite fille à laquelle elle s’adresse pour lui faire part de son questionnement intérieur. Cette jeune femme voyage avec un homme et se rappelle la période où les livres étaient interdits. Suite à l’amnistie dont les islamistes ont bénéficié, il est interdit d’évoquer cette période. Livre très fort, émouvant, bouleversant. Fin résiliente.

Les grands cerfs de Claudie Hunzinger – Ed. Grasset - 2019

L’autrice décide de quitter la ville pour s’exiler dans les Vosges. Dans ce livre, la narratrice va découvrir, petit à petit les cerfs qu’elle admire et sympathiser avec Léo, un photographe animalier, qui va l’emmener dans la forêt. Il connaît les cerfs par leur petit nom, il va lui apprendre l’affût. Toutes les nuits, ils vont attendre patiemment, même par grand froid. C’est bien écrit avec des associations de mots très descriptifs et poétiques. De temps en temps Léo lui téléphone pour lui dire qu’un tel cerf à été tiré. Lui accepte les décisions des chasseurs mais pour elle c’est inadmissible. Ce livre n’est pas qu’un livre sur la nature, il pose la question : Quelle est notre place dans la nature ?

Ann d’Angleterre de Julia Deck - Ed Seuil - 2024

Histoire la mère de l’autrice. Il y a deux périodes. La période actuelle où sa mère a fait un AVC et où l’autrice est confrontée à de nombreuses difficultés pour trouver des solutions pour le placement de sa mère et elle alterne avec des chapitres où elle décrit la vie de sa mère issue d’une famille modeste et passionnée de littérature, on suit sa jeunesse en Angleterre et ensuite à Paris. C’est un livre délicat, avec un humour appréciable, plein de tendresse et d’amour filial.

L’invincible été de Liliana de Christina Rivera Garza – Ed. Christian Bourgeois - 2023 - Traductrice Lise Belperron - Prix les Inrockuptibles étranger et prix Pullitzer

Au Mexique les féminicides sont nombreux et les auteurs rarement condamnés.

30 ans après le meurtre de sa petite sœur Liliana par son ex petit ami, Christina retourne au Mexique pour faire rouvrir l’enquête et tenter de faire condamner l’assassin connu mais qui s’est enfui et n’a jamais été arrêté. Devant les difficultés administratives, elle s’empare elle-même de l’enquête, recherche des articles, des témoignages d’anciens amis, compulse le journal intime de sa sœur, ses notes, ses correspondances pour essayer de comprendre ce qui est arrivé. Comment ce féminicide a pu avoir lieu alors que sa jeune sœur avait rompu, qu’elle était en école d’architecte, libre, éduquée, pleine de talents. Elle refuse de lui laisser un statut de victime mais veut témoigner de son charme, son énergie vitale. Déclaration d’amour à cette jeune sœur pleine d’avenir dont la vie s’est injustement arrêtée trop tôt. Liliana est devenu un symbole de la lutte des femmes au Mexique.

Le bureau d’éclaircissement des destins de Gaëlle Nohant -

Après guerre, au cœur de l’Allemagne, l’International Tracing Service est le plus grand centre de documentation sur les persécutions nazies. Une française, Irène, une des employées, se passionne pour ce travail d’investigation. Elle est chargée de restituer les milliers d’objets dont le centre a hérité à la libération des camps, elle s’attache à redonner vie à ceux qui ont disparu, retrouver leur histoire, leur descendance, chercher les traces. A qui a appartenu cette peluche abîmée, ce bout de tissu, ce mouchoir, ce bracelet ? Quel secret renferme chaque objet ? Irène mène chaque enquête avec acharnement, détermination, elle culpabilise de délaisser un peu son fils avec lequel elle vit, seule, étant séparé du père allemand mais elle ne peut abandonner ses recherches. Elle découvre qu’au sein même du Centre, d’anciens responsables nazis ont tenté d’effacer les traces de leur implication. C’est une lutte pour que la mémoire ne soit pas effacée. Elle s’attache à chaque histoire, est bouleversée, émue, va voyager dans l’histoire de chacun et même comprendre des épisodes de sa propre enfance. Très beau livre, intense. On reconnaît et retrouve avec plaisir la rigueur historique alliée au talent de conteuse de Gaëlle Nohant présente dans ses livres précédents « la part des flammes », « la légende du dormeur éveillé ». .

 

 

Lectures partagées du 7 novembre 2024

10 participant(e)s.

La patience des traces de Jeanne Benameur - Ed. Actes Sud - 2024

Psychanalyste, Simon a toujours écouté les autres mais, arrivé à la retraite, il se rend compte qu’il ne s’est pas assez écouté lui-même. C’est un retour sur soi. Il ressent le besoin de couper avec son quotidien, de se poser. Il part au Japon, il va habiter une chambre d’hôte dans une île où il va sympathiser avec un vieux couple et découvrir leur univers entre rituels, poterie, tissus anciens. Très belle écriture, poétique, entre silence et rencontres. C’est zen pas du tout ennuyeux, très apaisant avec en prime une belle histoire d’amour.

Les yeux de Mona de Thomas Schlesser – Ed. Albin Michel - 2024

L’auteur est historien de l’art. Mona est une jeune enfant de 10 ans qui devient subitement aveugle sans explication médicale avérée, les parents sont anéantis. Au lieu d’emmener Mona chez le psychologue, son grand-père passe un accord avec Mona qui consiste à aller, pendant cinquante-deux semaines, chaque mercredi, voir une œuvre d’art dans un grand musée, Le Louvre, Orsay, etc.... Le livre est donc construit en 52 chapitres comprenant chacun des nouvelles de l’enfant et une description très détaillée, érudite de chaque œuvre. Livre didactique, érudit, les réflexions de l’enfant ne sont pas de son niveau, vulgarisation, un peu répétitif. On peut sauter un chapitre, revenir en arrière. Pour aider la découverte, les photos des œuvres sont présentées à l’intérieur de la couverture du livre qui se déplie.

Madelaine avant l’aube de Sandrine Colette – Ed. J.C Lattès - 2024

Sandrine Colette que nous avions déjà reçue à Gap pour six fourmis blanches, s’attache encore une fois à la misère et aux problèmes sociaux. Le prologue avertit qu’un malheur est arrivé. Le lieu, un minuscule hameau, qu’on appelle Les Montées est composé de trois maisons où vivent les jumelles Ambre et Aelis et leurs conjoints et la vieille Rose qui a adopté Brad, le premier narrateur du récit. .

L’époque n’est pas située. Ce pourrait être le Moyen-Age. La vie est très dure, injuste, le seigneur qui possède les terres est tout puissant, son fils est un fou sanguinaire.

Rose trouve un jour dans la grange une petite fille sauvage affamée et paniquée. Rose est tout de suite adoptée par les habitants des Montées. Il y a beaucoup d’amour entre elle et le premier narrateur et tous les autres l’aiment aussi mais elle reste une petite fille sauvage, révoltée qui n’accepte pas la misère, refuse l’ordre établi par les seigneurs. Sa révolte va avoir de lourdes conséquences pour les habitants des Montées. Très beau récit.

Plusieurs petits traités ou dictionnaires :

Collection « le goût des mots » :

– les carottes sont jetées d’Olivier Marchon : proverbes valises

– le mot qui fait mouche de Gilles Henry : phrases célèbres de l’histoire de France.

Lapsus ma langue à fourchettes de Laurence Soulez : avec illustrations

– Chier dans le cassetin aux apostrophes de David Alliot : mots de l’argot des métiers du livre , de la typographie.

Les gens dans l’enveloppe d’Isabelle Monin et Alex Beaupain – Ed. J.C. Lattes – 2015 – livre avec CD.

Isabelle Monin achète sur internet un lot de 250 photographies d'une famille dont elle ne sait rien. Isabelle Monin est aussi journaliste. Elle va écrire une histoire et enquêter à partir de certaines de ces photos dont celle d’une petite fille qu’elle appellera Laurence. L’enquête va l’emmener en Franche Comté dont est issue la famille. Alex Baupin, lui va écrire des chansons à partir de ces photos. La famille retrouvée va accepter d’en chanter quelques unes. C’est un livre objet qui regroupe un récit, un CD de musique et des illustrations puisque les photos émaillent le livre en témoignage de cette rencontre entre les différents protagonistes de cette histoire émouvante.

Tomber des nues de Violaine Berot – Ed. Buchet-Chastel - 2018

C’est l’histoire d’une femme enceinte sans le savoir qui va accoucher sans comprendre ce qu’il lui arrive. Déni de grossesse. Personne n’a rien vu, même pas son conjoint. C’est la sidération pour tous, la mère reste prostrée. Plusieurs personnages, voisins, amis, la sage-femme, le père, la mère racontent leur version de l’événement. Tout le village va se rassembler pour accueillir ce bébé qui n’était pas attendu. Le livre peut se lire de deux façons, de numéro en numéro ou de façon linéaire. C’est émouvant et tendre.

Frapper l’épopée de Alice Zeniter – Ed. Flammarion - 2024

Le titre est tiré d’une chanson de rap.

Tass, héroïne d’une trentaine d’années, rentre définitivement en Nouvelle Calédonie. Sa mère est une métro, son père est kanak. Elle reprend son poste de professeur de français. Elle enseigne dans une classe de première où elle a comme élèves deux jumeaux, garçon et fille qui l’intrigue. Quand les jumeaux disparaissent, elle se lance à leur recherche. Elle nous guide à travers la Nouvelle Calédonie. Documenté, romanesque, politique, le livre devient plus dense aux deux tiers du livre avec un tour de passe passe littéraire. Il est question de religion animiste. Elle retrouve les origines de son père. Une histoire de filiation. Autobiographie ? On découvre la hiérarchie dans la vie pénitentiaire. Passé colonial et indépendantisme. Très intéressant et bien écrit.

La petite bonne de Bérénice Pichat – Ed les avrils - 2024

Texte bouleversant. 20 ans après la première guerre mondiale, la petite bonne s’épuise à travailler dans de grandes demeures. Elle travaille auprès d’un couple dont le mari est une gueule cassée. Sa femme a mis sa vie de côté pendant ces 20 années d’après guerre pour s’occuper de lui. Il convainc exceptionnellement sa femme d’aller prendre un we de repos. La petite bonne est inquiète de se retrouver seule avec lui. Que va-t-il se passer ? Il y a trois voix. Qui parle ? Très poétique. Alternance de vers libres et de prose. Qualité donnée aux sentiments.

La rousse de Denis Infante – Ed. Tristam – 2024 – Nombreux prix

Une jeune renarde vit dans des conditions difficiles qui l’obligent à partir sur la route.

L’eau est très rare, c’est la sécheresse partout. Elle va croiser sur sa route un ours, un corbeau. C’est Rousse qui raconte son histoire au plus près de ses impressions. Vrai roman d’aventures. Conte philosophique. Style d’écriture très intéressant, sans aucun article..

L’agrafe de Maryline Desbiolles – Ed. Sabine Wespeiser – 2024 - Prix littéraire du Monde.

Dans l’arrière pays niçois, Emma Fulconis court, elle est libre et légère, aérienne. Mais un jour sa vie bascule, invitée chez un ami, elle est cruellement mordue par un chien qui brise l’os de sa jambe, plus exactement l’agrafe. Elle passera des mois à l’hôpital, sa jambe ne sera plus jamais comme avant. Elle n’est plus que douleur. Elle va apprendre à vivre comme une handicapée, inventant une danse immobile. Elle est hantée par la phrase du maître « Mon chien n’aime pas les Arabes ». Elle va alors chercher à comprendre ce qui est tu dans sa famille, les blessures de la guerre d’Algérie, la vie des harkis dans ces camps de transit et hameaux de forestage où ont habités sa mère, son oncle qui peu à peu va se confier. Petit livre mais grand livre qui a un rythme musical, une prose imagée et précise.

Tout le bruit de Guéliz de Ruben Barouk – Ed. Albin Michel - 2024

Dans le quartier du Guéliz, à Marrakech, une vieille dame entend des bruits mystérieux. De la communauté juive, il ne reste plus qu’elle. Tous les autres sont partis. Elle est restée fidèle aux rituels juifs, à la cuisine marocaine juive. Il y a d’ailleurs des significations différentes suivant les jours. Par ex, la cuisine des oreilles pour chasser les mauvais esprits. Son petit fils qui arrive de Paris va découvrir tout cela. Lui et sa mère n’entendent aucun bruit. Le roi du Maroc est présenté comme un bon roi. Témoignage très intéressant sur ce brassage de la Méditerranée. Premier roman.

Impossibles adieux de Han Kang – Ed. Grasset – 2023 –

Prix Médicis étranger 2023 - Prix Nobel de littérature 2024 -

Le roman débute par le rêve récurrent d’arbre noirs sur lesquels tombe la neige que fait Gyeongha, la narratrice. Alors qu’elle s’enferme dans un mal-être où elle perd appétit et sommeil, son amie Inseon hospitalisée, lui demande d’aller s’occuper de son perroquet sur son île natale de Jeju. Gyoeongha

accepte et part au moment où une violente tempête se déclare et que les chutes de neige sont abondantes. Avec s’être perdue et avoir failli mourir de froid, Gyoengha arrive à la maison de son amie où elle va découvrir une quantité de documents, de photos, d’archives qui racontent l’histoire de la famille d’Inseon et du terrible massacre de la population de l’île en 1948. On voyage entre la Corée contemporaine et son histoire, on voyage entre rêve et réalité. La neige est présente partout baignant le récit dans une atmosphère étrange, où on ne sait pas ce qui est réel ou imaginaire.

Extrait : « L'eau ne disparaît jamais, elle circule. Dans ce cas, il n'est pas impossible que les flocons qu'lnseon a reçus dans son enfance soient ceux qui tombent à présent sur mon visage. Dans le même flux, me viennent à l'esprit les visages des morts que la mère d'lnseon avait vus, je relâche alors mes bras autour de mes genoux. J'enlève la neige sur mon nez et mes paupières. Il n'est pas impossible que la neige sur leur visage soit la même que celle qui se trouve à présent sur ma main. »

 

 

Lectures partagées du 3 octobre 2024

10 participant(e)s.

Ceux qui partent de Jeanne Benameur - Ed. Actes Sud - 2019–

1910 à Ellis Island. Arrivée à New York d’italiens et arméniens. Un jeune photographe vient faire des clichés des arrivants. Le roman se passe sur une journée et une nuit, parle du déracinement, de l’exil, des destins qui se croisent et des liens qui se créent pendant cette longue attente. Très belle prose poétique.

Jacaranda de Gaël Faye – Ed. Grasset - 2024

Après « petit pays », retour au Rwanda. Histoire sur quatre générations. Après le génocide. Milan a une mère rwandaise qui a fui au Burundi en 1973 et ensuite en France. Elle retourne au Rwanda avec Milan qui va découvrir son histoire, retrouver Claude un enfant blessé qu’il avait vu enfant. Au Rwanda, les cérémonies du souvenir durent 3 ans. Roman qui sonde les blessures, les souffrances psychologiques mais parle également de réconciliation.

Passe port de Alexis Michalik – Ed. Albin Michel - 2024

Pièce de théâtre. L’auteur est acteur, metteur en scène. Il y a beaucoup de personnages. Dans la jungle de Calais, Il y a Issa qui n’arrive pas à parler, à raconter. Il s’est fait violemment agressé. Il a perdu la mémoire, il ne lui reste que son passeport. Les scènes sont situées en peu de mots. Lucas est gendarme, il s’occupe des réfugiés qui vont traverser la Manche. Belle histoire avec une fin inattendue et cohérente. « Loin » était le précédent roman de l’auteur qui était loufoque, partait dans tous les sens et parlait de la double vie de son père et de sa famille.

Vallée du silicium d’Alain Damasio - – Ed. Seuil - 2024

Essai. Alain Damasio va vivre dans la Silicom Valley pendant deux années. Le livre est composé de sept chroniques littéraires et d’une nouvelle.

Apple et de son monde cadenassé. « On ne possède pas un iphone c’est lui qui vous possède ». Les voitures sans permis qui circulent seules. Tout le monde vit claquemuré chez soi. Tanderloy, un asile dans ce quartier plein de folie. Homeless. On parle de drogue, du fantanyl qui annihile la conscience. Immeuble de Twiter. Les métavers. Sombre et apocalyptique, une prise de conscience sur le monde déshumanisé qui nous attend avec une nouvelle étonnante qui clôture le livre.

La servante écarlate de Margaret Atwood – Ed. Pavillons poche -

nouvelle traduction 2021 – Dystopie dont la première parution date de 1985. Dans la république de Galaad, société totalitaire fondée par des fanatiques religieux, les femmes encore fertiles sont devenues des esclaves sexuelles. La ville est une prison dont personne ne peut s’échapper. Ces servantes sont écarlates car vêtues de rouge. Une d’entre elles, Defred, va tout tenter pour essayer de s’échapper.. Elle se souvient d’un temps où les femmes avaient le droit de lire et de travailler… On ne peut que songer avec effroi que cette situation est très proche de ce que vivent actuellement les femmes en Afghanistan.

Le ruban de Ito Ogawa – Ed. Picquier – 2016

Relation privilégiée d’une petite fille avec sa grand-mère qui a des oiseaux qui vivent dans ses cheveux. Un livre comme les japonaises savent écrire entre douceur, tendresse, émerveillement mais sans occulter les drames et les peines. Lumineux.

Les règles du mikado d’Erri de Luca – Ed. Gallimard - 2024

Le livre commence comme une fable. Dans les montagnes près de la frontière entre l’Italie et la Slovénie, un vieil homme a pour habitude de camper en solitaire. Une nuit d’hiver, une jeune tzigane entre dans sa tente et lui demande de l’abriter. Elle fuit un mariage arrangé. L’homme la recueille. Ils n’ont pas de noms, restent anonymes. Il lui fait découvrir la mer. C’est un dialogue philosophique, métaphysique. Le mikado est le chaos du monde. 3 parties dans ce conte philosophique avec des coups de théâtre étonnants. Adapté à la lecture à voix haute. La 2ème partie, c’est un carnet décrivant sa vie à lui, la 3ème partie est une lettre de la tzigane. Inattendu et profond.

Guerre et pluie de Velibor Colic – Ed. Gallimard – 2024

Prix Joseph Kessel et Ouest France à Etonnants voyageurs, prix François Mauriac

L’art de décrire la guerre aussi absurde que destructive avec une pointe d’humour. Difficile gageure que Vélibor Colic maîtrise parfaitement bien..
« Nous nous battons toujours à fond, complètement, jusqu’à la dernière goutte du sang des autres. À la fin il n’y a ni gagnants ni perdants. La guerre n’est qu’un long serpent. La tête est un président fou et la queue est ce jeune homme, perdu devant l’entrée du métro Ribaucourt à Bruxelles. »
Le livre commence en Belgique où Vélibor Colic vient expérimenter un traitement pour une maladie auto-immune qu’il va vite associer au traumatisme de la guerre.
Velibor Colic a été enrôlé pendant la guerre de Bosnie et nous décrit ce que la guerre détruit, pas seulement les hommes mais tout le paysage, les animaux, les rapports humains. Lui qui était un doux rêveur qui écrivait des poèmes, se trouve confronté à l’absurdité de la guerre, à la peur, à l’épouvante devant cette guerre de tranchées inhumaine. Il ne veut nullement être un héros, il ne songe qu’à déserter. C’est un récit halluciné où l’humour n’est jamais absent pour dire que cette guerre n’a pas de règle, pas de justification, pas d’honneur, où la folie règne, les hommes sont capables des pires lâchetés, des pires exactions. Lui n’est pas à sa place, il subit. A côté de cet enfer, il y a une grande douceur dans l’évocation des souvenirs familiaux et amoureux. Un grand livre, où résonne terriblement, aujourd’hui, l’écho de la guerre en Ukraine.

L’appelé de Guillaume Viry – Ed. Du Canoë

Acteur. Sur fond de Guerre d’Algérie. Livre à lire à voix haute. Histoire de transmission. Le narrateur Julien va être appelé Jean par son père vieillissant. Jean, c’est le frère, appelé en Algérie en 1962. Il meurt à l'âge de trente ans dans un asile. Destin effacé. Un fantôme dans le placard qui ressurgit. Julien va se pencher sur le destin de Jean et chercher à comprendre pourquoi ce silence et ces non-dits.

Le journal d’Adam et Eve de Mark Twain – Ed. L’oeil d’or

Pièce de théâtre humoristique qui intercale les voix d’Adam et d’Eve avec leurs différences, leurs interrogations et leurs multiples découvertes. Lecture du journal d’Eve.

Anthologie de la vacherie – Ed du Castor Astral