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Compte rendu des lectures partagées 2016-2017
LP Gap le 14/06/2017
Nous n'étions que cinq pour cette dernière réunion de Lectures Partagées, et comme en cette période où beaucoup sont occupées à lire pour sélectionner les livres nomades de l'an prochain, peu de livres présentés ce soir.
Nous commençons néanmoins par un magnifique roman graphique (ou une BD ? nous avons du mal à faire la différence entre ces genres) :
Emmanuel Lepage « Les voyages d'Ulysse » éditions Maghen 2017
L'auteur revisite l'Odyssée en imaginant une histoire moderne et en intercalant des extraits d'Homère. Le livre a eu nombre distinctions et Emmanuel Lepage a été reçu récemment à Gap.
Robert Solé « Hotel Mahrajane» Le Seuil 2015
Autour de l'histoire d'un hôtel dans une ville imaginaire mais qui pourrait bien être Alexandrie, et à travers de personnages attachants, Robert Solé nous conte les transformations de l'Egypte du roi Farouk aux officiers libres
Jean Construcci série « Les nouveaux mystères de Marseille »
Cet auteur marseillais a écrit toute une série de polars ayant tous Marseille comme cadre. Cette série est à conseiller à ceux qui désirent faire connaissance avec l'histoire de Marseille ou pour les connaisseurs de cette ville qui veulent en savoir plus sur son passé. C'est du polar, mais ce n'est pas du Izzo !
Christine Masson « Aller au cinéma ou faire l'amour » éditions radio France 2017
Souvenirs d'interviews de stars par C.Masson, illustrations de Yann Legendre.
LP Gap le 3 mai 2017
Nous étions 16 pour cette séance de mai, l'avant dernière de la saison. Les nouveaux participants étant généralement venus suite à DL&V, où ils ont entendu parler de cette activité de Littera05.
Philippe Foreste « Sarinagara » Folio 2004
Ce livre réunit trois histoires celle de Kobahyashi Issa, poète japonais dernier grand maitre du haïku, Natsume Soseki inventeur du roman japonais moderne et Yamahata Yosuke qui fut le premier à photographier les victimes et les ruines de Nagasaki. Un texte poétique et dépaysant.
Andrea Bajani « Me reconnais-tu ? » Gallimard 2014
Tout jeune l'auteur a pu se faire un nom grâce à un article plus qu'élogieux de Tabucchi. De ce moment est née une amitié. Lors de la mort de Tabucchi à Lisbonne, le narrateur remonte l'histoire de cette amitié.
Laurent Seksik « Romain Gary s'en va-t-en guerre » Flammarion 2017
C'est la première fois qu'un livre s’intéresse au père et au demi frère de Romain Gary. Son père qui a été commerçant à Vilnius est mort en 1943 comme la quasi totalité des amis et la famille de Romain Gary . C'est un livre très noir.
Alain Blottière «Comment Baptiste est mort » Gallimard 2016
Ce livre nous raconte l'histoire de l’enlèvement d'une famille française par des djihadistes africains. Seul Baptiste un ado de 14 ans est libéré et le livre est une sorte de transcription du debriefing subi par Baptiste à sa libération. Fin sidérante.
Ian Mc Ewan « Dans une coque de noix » Gallimard 2017
Le narrateur est un fœtus qui parle à travers le ventre de sa mère d'où il entend et comprend tout..
Jessie Burton « Les filles au lion » Gallimard 2017
L'auteur du « Miniaturiste » nous emmène cette fois dans une enquête autour d'un tableau étrange et de la recherche de son histoire
Tobie Nathan « Un pays qui te ressemble » Stock 2015
C'est une saga familiale dans l'Egypte de la fin de Farouk et du début de Nasser avec pour fond l'expulsion des juifs et les débuts de l'islamisation. Fin d'un monde ancien et naissance d'un nouveau monde « entre Dieu et diables »
Anna Hope « Le chagrin des vivants » Gallimard 2016
L'auteure est surtout connue comme actrice. Elle nous conte l'histoire de trois femmes lors d'arrivée à Londres des cendres du soldat inconnu. Trois femmes qui, chacune a sa façon a été détruite par la guerre. Un subtil et beau premier roman.
Anne Delaflotte- Mehdevi « Le portefeuille rouge » Actes Sud 2017
Une relieuse se voit confier la restauration du premier Folio de Shakespeare mais ne doit en parler à personne, il y a aussi un portefeuille rouge et de la jalousie entre des femmes..
Yasmina Reza « Babylone » Flammarion 2016
Un minuscule incident fait tout déraper dans un couple improbable. Une façon d'écrire comme si on était à l'intérieur de la cervelle de la narratrice. Et une présence obsédante : l'exil. Celui des migrants, celui d'un des personnages, l'exil intérieur aussi.
Olivier Rolin « Port Soudan » Le Seuil 1992
A Port Soudan, le narrateur apprend avec énormément de retard, la mort de A. son ami de jeunesse. Il se souvient de l'époque où ils refaisaient le monde, un monde que chacun a fui l'un en devenant capitaine dans la marine et l'autre écrivain. Le narrateur décide de revenir à Paris pour tenter de comprendre le pourquoi du suicide de son ami. « un livre de défaite » nous dit l'auteur
Arturo Perez Reverte « Cadix ou la diagonale du fou » Seuil 2011
Un livre d'histoire, histoire du siège de Cadix lors de la campagne napoléonienne en Espagne, mais une histoire présentée comme un roman avec même une intrigue policière. Mais surtout des descriptions pointues des différents protagonistes et le style de Perez Reverte relayé par la traduction de François Maspero.
Lectures partagées - 3 Avril 2017
Nous étions 11 à la Nouvelle Librairie pour cette séance où nous avons évoqué ou présenté beaucoup de livres.
N'ayant pas pu faire le compte-rendu de cette séance immédiatement, je me contenterai de lister les livres dont il a été question
- La toute nouvelle revue « America » sur une idée de F. Busnel et portée par Eric Fottorino, une revue éphémère qui devrait durer le temps du mandat de Trump, pour faire connaître, à travers le regard d'écrivains cette Amérique là.
- Rao Pingru « Notre histoire » Seuil 2017 - Une auto biographie écrite et dessinée d'un couple chinois
- Maxence Fermine « Zen » Michel Lafon 2015
- Erri de Luca « La nature exposée » Gallimard 2017
- David Lodge « Né au bon moment » Rivages 2016
- Didier Decoin « Le bureau des jardins et des étangs » Stock 2017
- Elsa Ferrante « Le nouveau nom » Gallimard 2016
- Rick Bass « Le journal des cinq saisons » Gallimard 2014
- Caryl Ferey « Condor » Gallimard 2016
- Alexandre Dumas « Le chevalier de Saint Hermine » 2005
- John Kennedy Toole « La conjuration des imbéciles » 10/18 2002
- Ella Berthoud & co « Remèdes littéraires » JC Lattes 2015
- Hicham Matar « Au pays des hommes » Denoel 2007
- Emmanuel Venet « Marcher droit, tourner en rond » Verdier 2016
Lectures partagées - 6 Février 2017
Nous n'étions que 6 ce soir ! Aucune explication météorologique ou autre...
Cela ne nous a pas empêchées d'apprécier ce lieu chaleureux (la Nouvelle Librairie cours Victor Hugo, pour ceux qui auraient raté un épisode). C'est calme et nous sommes entourées de livres, que demander de mieux ? en plus Pascale, la propriétaire des lieux, est venue se joindre à nous.
Sylvain Prudhomme « Légende » dont nous avions déjà parlé la fois précédente, mais qui est toujours aussi apprécié.
Maya Angelou « Un billet d'avion pour l'Afrique » Les Allusifs 2011 ; Poche 2012
Personne autour de cette table ne connaissait le nom de Maya Angelou et pourtant en lisant sa biographie on découvre que cette grande dame (décédée en 2014) qui a fait un peu tous les métiers, est surtout connue comme engagée auprès de M.L King et de MalcomX.
Ce livre est le 3e de son autobiographie après « Je sais pourquoi l'oiseau chante en cage » et « Tant que je serai noire ». Elle y conte le séjour de plusieurs années qu'elle a fait au Ghana avec son fils Guy à partir de 1962, sous le gouvernement Nkrumah et où elle a pu se rendre compte que le rêve de la patrie africaine des noirs américains n'était qu'un rêve. C'est un beau récit de vie de retrouvailles ambiguës, frustrantes mais marquantes avec l'Afrique.
Colin Neil « Seules les bêtes » Ed du Rouergue 2017
L'auteur a habitué ses lecteurs à situer ses romans (noirs) en Guyane. Cette fois, c'est en France, dans les Causses que se passe l'action. Une histoire de solitudes sous forme d'un roman choral, dans ces lieux encore d'autant plus isolés que l'histoire se déroule en hiver.
La présentatrice de ce livre espère qu'il retournera très vite en Guyane....
Chimamanda Ngozi Adichie « Americanah » Gallimard 2015
Un très beau livre que nous étions plusieurs à avoir lu. Il s'agit d'un formidable roman, en grande partie inspiré par la vie de l'auteur. Elle est Nigériane et à 19 ans elle part pour les USA, lauréate d'une bourse d'études. Elle découvre alors la couleur de sa peau et le statut que cette couleur lui confère. Puis, au bout de 15 ans elle retourne au Nigeria. Son livre est émaillé d'extraits de son blog au titre ambitieux « Observations diverses sur les Noirs américains (ceux qu’on appelait jadis les nègres) par une Noire non-américaine » et qui recèle de vraies pépites d'humour mais aussi de réalisme. Une belle d'histoire d'amour parsème le récit et ça ne gâche rien.
Jonathan Coe « Numéro 11 » Gallimard 2016
Ce livre pourrait être une suite de « Testament à l'anglaise » , paru vingt ans lus tôt. Le titre fait référence à la fois au fait que c'est le onzième livre de l'auteur et au 11 Downing Street. En cinq parties très différentes l'auteur revient sur les catastrophes engendrées par le libéralisme poussé à l'extrême , un de ces romans « qui font l'état des lieux » comme a pu le dire l'auteur. De l'avis de tous les lecteurs la construction du livre est diabolique et bigrement efficace.
Maxim Leo « Histoire d'un allemand de l'Est » Actes sud 2010
IL s'agit d'un récit autobiographique. Celui de l'auteur qui a 19 ans à la chute du Mur, et qui remonte dans l'histoire de la vie de ses grands pères et de ses parents pour comprendre comme chacun (y compris lui même) s'est trouvé pris dans ce système totalitaire, comment chacun a, à sa manière joué avec les limites de ce système, comment certains plus que d'autres se sont vraiment reconnus en lui. Une belle réflexion à partir de l'histoire contemporaine.
… et puis nous parlons d'un film
« La tortue rouge » de Dudok de Wit. 2016.
Un film d'animation contant l'histoire d'un naufragé arrivant sur un ile, d'une tortue qui se transforme en femme et d'une femme qui redevient tortue. Un film sans paroles mais qui n'en a pas
Lectures partagées -9 Janvier 2017
Nous étions 8 ce soir au café du Lycée pour la première séance de LP.. et dehors il faisait très froid !
Pas de débats précis mais plusieurs livres présentés.
Philippe Claudel « L'arbre du pays Toraja » Stock 2015
Sur l'ile du Sulawesi vivent les Toraja, un peuple dont l'existence est obsessionnellement rythmée par la mort. Le narrateur y parle de deuils mais pas seulement. L'arbre qui donne son titre au livre est un lieu de sépulture très particulier pour les enfants morts en bas age, le livre une très belle réflexion sur : « Qu'est ce que vivre ? Qu'est ce que mourir »
Jocelyne Saucier « Il pleuvait des oiseaux » Denoel 2013
Histoires de trois personnages qui ont survécu au « Grand Feu » dans une province du Quebec au début du XXe et qui vivent dans la forêt. Et puis arrive la photographe du NYT qui veut tout savoir des rescapés de l'incendie .. et puis arrive Marie Desneige qui a passé 64 ans dans un asile.
C'est de tous ces personnages et de leur environnement dont est fait ce roman qui petit à petit nous envoute
Sylvain Prudhomme « Légende » Gallimard 2016
Le personnage principal de ce roman est sans conteste la Crau et, dans la Crau, un lieu qui fut mythique « la Chou », une ancienne boite de nuit au milieu d'une pinède qui eut son heure de gloire. Un photographe et un cinéaste vont nous permettre de faire revire ce lieu et surtout de reconstituer ce que fut une époque, celle des années 70/80 et ses mentalités.
Quelques très beaux passages sur les bergers, leur vie et une description de transhumance, enracinent toute l'histoire dans cette région particulière. Magnifique ambiance.
Consuelo Saint Exupery « Mémoire de la rose » Plon 2000
Les journaux intimes des veuves qui racontent leur vie conjugale sont redoutables. A en croire Consuelo, qui fut la femme d'Antoine de Saint-Exupéry, l'auteur du « Petit Prince », n'était pas le mari idéal. Ces mémoires, consignées sur de grandes feuilles rassemblées dans un carton noir, étaient conservées dans un grenier au fond d'une malle, on a émit des doutes sur l'authenticité de ces mémoires, qui ont beaucoup choqués les fans de Saint Ex
Hemingway « Paris est une fête » Folio 2012 (nouvelle édition)
Ce livre a trouvé une nouvelle jeunesse suite à une photo qui a largement circulé dans les journaux où on voyait une manifestante le brandissant !
Il s'agit à l'origine de notes oubliées par l'auteur en 1928 au Ritz à Paris et publiées de manière posthume en 1964. Le livre raconte le Paris des années 20, la dèche mais aussi le milieu culturel riche de ses écrivains, entre autre autour de Gertrude Stein.
Andreï Makine « L'archipel d'une autre vie » Seuil 2016
Dans ce livre l'auteur nous emmène en Sibérie extrême orientale sur les pas d'un jeune qui rencontre un homme beaucoup plus âgé que lui et qui l'initie à ce milieu très particulier et à son histoire. Une très belle écriture comme toujours avec cet auteur, et aussi une réflexion sur ce qui sépare vivre et exister
Bertrand Dicale « Dictionnaire amoureux de la chanson française »Plon 2016
Comme tous les volumes de cette collection, celui ci apporte à chacun de ses lecteurs son lot de joies et de déceptions. L'histoire de certaines chansons est particulièrement passionnante.
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Lectures partagées - 5 Décembre 2016
Nous étions une bonne quinzaine ce soir-là au café du Lycée et, fait remarquable, 5 personnes avaient prévu de parler de « Petit pays » , toutes en termes très positifs, voire plus.
Gael Faye « Petit pays » Grasset 2016
Le livre de la rentrée qui a « raté » le Goncourt certes, mais a remporté le Goncourt lycéen, le prix du livre FNAC et surtout qui reste depuis des semaines dans les hits parades de moult revues françaises. Ce livre, nous raconte l'enfance heureuse d'un enfant du Burundi issu d'un couple mixte (franco rwandais) à Bujumbura et l'irruption des désastres : la séparation de ses parents et le début de la guerre qui le condamnera à l'exil et qui tuera son père. La grande réussite de ce livre tient au fait qu'il est raconté par un enfant. Son auteur est un slameur et on sent, on entend presque le rythme de ses phrases . Il ne cache pas l'atrocité de la guerre, loin de là, mais il le fait avec les yeux, les sons, les représentations d'un enfant. Il nous rend même les impressions olfactives de son pays. Un TRES grand livre !
Maïssa Bey « Pierre, sang papier ou cendre » Ed de l'Aube 2008
Ce livre a été écrit en réaction au projet de loi sur les bienfaits de la colonisation et au discours de Dakar de Sarkosy. L'auteure reprend en 25 courtes scènes des moments forts du siècle de la colonisation française en Algérie, vues à travers le regard d'un enfant. Un livre écrit dans une très belle langue « le butin de guerre des algériens » (comme disait Kateb Yacine)
J.Kerouac «La vie est d'hommage » Editions du Boréal 2016
Ecrit avant la très célèbre « Route » ce livre nous rappelle que Kerouac est né et a grandi dans une famille québecoise et qu'il n'a commencé à apprendre l'anglais que quand il est entré à l'école. Le manuscrit fait partie des archives Kerouac non publiées jusqu'il y a peu. Le livre est écrit en français du Quebec et n'est pas forcément très accessible à un public français « de France ». Sa lecture nous fait comprendre en partie la genèse de La Route.
Rabih Alameddine «Les vie de papiers » Editions les Escales 2016
Ce livre a eu le prix Femina étranger. Il nous raconte Beyrouth avant, pendant et après la guerre du Liban, il nous raconte la vie d'une femme pour laquelle « la littérature est mon bac à sable... j'y passe un temps merveilleux. C'est le monde extérieur qui me pose problème » La narratrice âgée de 72ans a travaillé longuement dans une librairie où elle passait plus de temps à lire qu'à vendre et maintenant son bonheur est de traduire en arabe les livres qu'elle a aimés. Elle le fait en nous commentant la vie de son immeuble, de son quartier, de sa ville.
Michel Moutot «Ciel d'acier » Ed Arlea 2015
L'auteur est venu à Gap, invité par Littera la semaine précédente. Ce livre nous raconte la vie des indiens Mohawks en prenant comme point de départ la destruction des twins towers auxquelles leur histoire est très liée puisque ce sont eux qui les ont construites, comme la plupart des édifices très hauts des USA. Ils sont en effet réputés (à tort) pour n'avoir pas le vertige. Un livre très bien écrit et très bien documenté.
Tahar Ben Jelloun « La nuit sacrée » Seuil 1987
Ce livre a eu le prix Goncourt en son temps. Une histoire de femme qui se fait conteuse de sa propre histoire quand, lors de la nuit sacrée (27e du mois de Ramadan) elle reprend son identité féminine que son père lui avait confisquée.
Yasmina Reza « Heureux les heureux » Flammarion 2013
Titre d'un humour noir. Le premier vrai roman de Yasmina Reza fait se croiser 18 personnages perdus dans leurs contradictions et leurs soucis. Une sorte de comédie humaine.
Petros Markaris « Liquidation à la grecque » Seuil 2012
Charistos, l'inspecteur bon enfant et sympathique de Markaris affronte l'assassinat de banquiers et agents de notation. Ce livre est le premier d'une trilogie (de quatre titres!) qui, sous couvert d'enquêtes en Grèce vont nous dresser un tableau assez terrifiant, car réaliste, de la situation actuelle de ce pays suite à la crise économico politique qui le frappe
Richard Flanagan « La route étroite vers le nord lointain » Actes Sud 2016
Flanagan, un auteur australien, nous fait prendre conscience avec ce livre d'une partie peu connue de nous, européens : la guerre dans le Pacifique. Dorrido, un vieil homme devenu un héros raconte sa captivité au Japon, les camps de travail, l'incroyable hécatombe qui marquera la construction de la ligne de chemin de fer en pleine jungle entre Siam et Birmanie, mais il rend aussi hommage aux autres personnes impliquées dans cette histoire
Ernst Wiechert «Les enfants de Jeromine » réédité en 2016 en livre de poche
Une histoire qui se passe au début du XXe siècle dans la partie orientale de l'Allemagne où les 7 enfants de Jeromine, élevés dans la pure tradition protestante, vont avoir à se confronter à la guerre, la haine, le nazisme. Un roman d'éducation dans la grande tradition allemande.
Lionel Duroy « L'absente » Julliard 2016
Augustin, peu après son divorce doit déménager pour laisser la possibilité de vendre la maison et il s'enfuit avec toutes ses affaires dans sa voiture et petit à petit reconstitue l'histoire de sa mère, elle aussi chassée de son appartement il y a un demi siècle.
Lionel Duroy prouve une fois de plus qu'il parle fort bien mais s'embrouille parfois dans ses histoires quand il les met par écrit....
Toni Benaquista « Romanesque » Gallimard 2016
Un couple de français en cavale aux USA prend tout de même le temps de s'arrêter pour voir jouer dans un théâtre « Mariés malgré eux ». A travers les presque 1000 ans qui séparent leur histoire de celle jouée sur scène des ressemblances, et leurs destins finissent par se confondre
Sylvain Tesson « Sur les chemins noirs » Gallimard 2016
Après son grave accident Sylvain Tesson reprend la marche mais en France en faisant la diagonale du Cotentin au Mercantour en se fixant sur l'hyper ruralité. IL nous conte un monde sans connexion ni haute technologie et à travers lui , une vision du monde, une reconnexion au temps long, un ressourcement.
Serge Joncour « Repose toi sur moi » Flammarion 2016
La rencontre improbable d'une femme citadine, styliste reconnue et d'un ancien agriculteur devenu recouvreur de dettes. Un livre tout en délicatesse et en presque non dit.. du Joncour ...
Frédérique Deghelt « Libertango » Actes Sud 2016
Luis chef d'orchestre très célèbre est interviewé par une journaliste à laquelle il raconte sa vie : enfant handicapé et, à cause de ce handicap, rejeté par sa famille, c'est la rencontre avec Piazzola (auteur d’ailleurs d'un grand succès intitulé Libertango) sur les quais de Seine qui lui permettra de sublimer son handicap pour se donner tout entier à sa passion : la musique .
Metin Arditi «L'enfant qui mesurait le monde » Grasset 2016
Sur une ile grecque la rencontre bouleversante d'un enfant autiste et d'un vieil homme désabusé qui finit là ses jours, sur fond de crise et de désastre économique et donc humain.
Puis une discussion pas très construite sur les raisons qui font qu'on décide de lire CE livre là.
Il semble lointain le temps où il était de bon ton de parler de ses « itinéraires de lectures » suivant un thème à travers les divers auteurs ayant écrit sur le sujet. Actuellement on est plus dans l'improvisation, l'occasion qui se présente. On fait ensuite le lien entre toutes ces lectures ? Voire !
Les raisons de nos choix, dans le désordre :
* La liste des livres nomades
* les livres offerts (question non posée: pourquoi nos proches et/ou nos amis nous offrent-ils ce livre là?)
* littérature d'un pays qu'on aime et dont on tente de s'imprégner via ses auteurs
* livres qui trainent dans notre bibliothèque et que nous n'avons jamais pris le temps de lire
* articles et revues littéraires (en particulier « Lire » qui a l'avantage de publier des extraits et donc de nous permettre de voir le style de l'auteur)
* émissions littéraires
* rencontres d'auteurs
* coups de cœurs d'amis ou de la famille
* livres présentés à LP
* Premiers romans
* lire ou relire les grands classiques
* conseil de bibliothécaires
* choix d'un éditeur (Zulma, Verdier, Actes sud, Quai Voltaire)
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Lectures partagées - 9 novembre 2016 :
Au vu de la météo j'ai vraiment pensé que j'allais être toute seule mercredi soir, et bien pas du tout. Nous avons été 7 (je devrais dire 6 et demi puisqu'une d'entre nous n'est restée qu'une demie heure) .
Nous étions dans un nouveau lieu et en avons été très contentes. Les consommations ne sont pas données, mais la salle est vaste et nous y sommes seuls. Ce mercredi il n'y avait pas grand monde dans le café du fait de la météo, mais on ne devrait pas être dérangés mêmes avec beaucoup de consommateurs.
Nous avons bien sûr pr ésenté nos livres mais, nous nous sommes interrogées sur le « pourquoi ai-je décidé de lire CE livre » . Il a donc été décidé que, pour la prochaine séance, nous arriverions avec la liste des 5 ou 6 derniers livres que nous avons lus, en essayant de mettre en face de chaque titre le pourquoi de ce choix (un cadeau, un article lu, une émission vue ou entendue, le hasard, la couverture etc...) Avis aux amateurs !
Christophe Boltanski « La cache » prix Femina 2014. Stock.
Un livre intéressant mais assez loufoque sur la vie de la famille Boltanski. Une famille fusionnelle où tout monde vit agglutiné sous la houlette de la grand mère, une famille qui a peur de tout et de rien, marquée par le fait que pendant la guerre le grand père, juif, est resté caché dans un coin de l'appartement pour échapper aux rafles. Parfois très compliqué, parfois émouvant ce livre n'est pas un livre ordinaire .
Antoine Bello « ADA » Gallimard 2016
ADA, l’héroïne de ce roman n'est pas une femme mais une intelligence artificielle. Elle a été programmée pour fabriquer des romans à l'eau de rose genre romans de gare à fort tirage, mais elle est beaucoup plus ambitieuse et voudrait décrocher le prix Pulitzer ! Ce livre a été construit comme un roman policier pour retrouver cette ADA qui a été volée. Le policier chargé de l'enquête en découvrant les pouvoirs et les dangers de la technique se demande s'il ne serait pas mieux de ne pas retrouver ADA. Une belle réflexion sur un sujet actuel. Antoine Bello vit aux Usa et a la double nationalité française et états unienne .
Olivier Bourdeaut « En attendant Bojangle » ed Finitude 2016
Roman fantaisiste, loufoque. Racontée par un enfant la vie d'un couple et de leur fils menée par une mère totalement inattendu et vivant dans les chimères. Une fin surprenante. Une des personnes présentes précise qu'elle n'a jamais pu arriver au bout de ce livre dérangeant.
Eric Vuillard « 14 Juillet » Actes Sud 2016 :
Ce livre est le récit de la journée du 14 juillet 1989. Aucune révélation historique mais une recherche (réussie) de quelque chose d’extrêmement difficile : ne pas raconter ce qu'un ou deux personnages qui ont laissé leurs noms dans l'histoire ont pu en dire ou faire, mais faire parler la foule. Cette journée qui a rassemblé presque le tiers de la population de la capitale est racontée de façon plurielle avec une invention langagière remarquable et la mise en scène de nombre citoyens lambda. L'auteur a fait des recherches très fouillées pour trouver tous les témoignages gardés en archives.
Après ces présentations, une pause diversion : l'auteure Francesca Melandri sera à la médiathèque le 29 nov ce qui nous donne l'occasion de parler de ses deux livres : « Plus haut la mer » qui nous a été présenté l'an passé à LP du 18 nov et « Eva dort » qui à travers un destin singulier nous fait vivre tous les bouleversements de cette région à l'histoire chargée : le haut Adige.
Rosa Montero « L'idée ridicule de ne jamais te revoir » Métailié 2015
L'auteure chargée d'écrire une préface sur la vie de Marie Curie se trouve prise par l'histoire de cette femme et croise son propre destin avec celui de la pionnière de la science. Elle nous fait revivre tout ce qu'il a fallu de force de caractère à Marie Curie pour s'imposer dans son domaine, mais aussi la force du désespoir de perdre l'être cher .