Dans "Vox" de Christina Dalcher, nous sommes plongés dans une réalité dystopique glaçante où la parole des femmes est limitée à 100 mots par jour. Cette sévère restriction est imposée par le régime impitoyable et oppressif qui a pris le contrôle de la société. Au cœur de ce monde sombre se trouve le Dr. Jean McClellan, une talentueuse neurologue, mère de quatre enfants, dont la carrière a été brusquement interrompue. La vie de Jean, autrefois débordante de ferveur intellectuelle et de succès professionnels, est désormais contrainte par un bracelet électronique qui compte chaque mot qu'elle prononce. Camouflé sous une apparence de progrès moral et social, le nouveau gouvernement a pris cette mesure qui se révèle être une tentative de dominer et contrôler la moitié de la population. L'ascension au pouvoir du régime est marquée par une série de manœuvres. Alors que Jean navigue dans ce nouveau monde, ses relations avec sa famille se désagrègent sous le poids du silence. Son mari, Patrick, reste largement complice. Ses enfants, en particulier sa fille Sonia, grandissent dans un contexte où la subordination des femmes est la norme. L’intelligence vive de Jean et son expertise en neurolinguistique deviennent des échos étouffés dans les murs de sa maison. Dans ce paysage sombre, "Vox" explore la peur viscérale et l'étouffement qui accompagnent le silence imposé. Jean McClellan est un symbole de l'esprit opprimé.
Le gouvernement au pouvoir, connu sous le nom de Mouvement Pur, exploite des valeurs conservatrices et fondamentalistes pour imposer sa loi à la population, il détruit les libertés, sous prétexte de moralité et de protection sociale. Au cœur du contrôle se trouvent des bracelets électroniques qui soumettent les femmes, des décharges électriques renforçant ainsi la peur et la soumission. Les carrières professionnelles, les aspirations éducatives et les ambitions personnelles sont étouffées, provoquant un arrêt brutal des contributions des femmes dans les sphères intellectuelles et sociales. Les femmes sont constamment surveillées, tant par des agents gouvernementaux que par des citoyens endoctrinés agissant comme des informateurs. Cette atmosphère de méfiance et de peur perturbe les liens communautaires et familiaux. La trahison des valeurs démocratiques fondamentales révèle la fragilité des droits autrefois acquis et la facilité insidieuse avec laquelle la liberté peut être démantelée.
Avant que le régime ne prenne le contrôle, Jean McClellan était une conférencière de renom, son travail étant largement reconnu et respecté dans les milieux académiques. Sa profonde connaissance scientifique contraste vivement avec son incapacité actuelle à communiquer librement. À la maison, l'impact de ces lois se propage dans la famille de Jean. Les interactions simples du quotidien deviennent chargées d'anxiété. Jean observe avec désespoir sa fille, Sonia, apprendre à se taire et à obéir, son esprit vif terni par cet environnement oppressif. Le mari de Jean, Patrick, bien qu'initialement compatissant, devient de plus en plus distant. Il exerce son travail de scientifique sans être entravé par des limitations, le sentiment d'isolement de Jean s'approfondit.
Le contrôle du gouvernement devient encore plus personnel lorsque l'un des fils de Jean, Steven, commence à incarner les idéaux misogynes du régime, elle le voit lentement se transformer en un agent de son oppression.
(Présentation : Mireille Le Louet)