Celeste Ng nous livre ici, dans son troisième roman, le parcours de Bird 9 ans, dont la vie a changé lorsque sa mère disparait. Nouveau travail pour son père, nouvel appartement et nouvelle école. Bird s’interroge. Comment fera sa mère pour les retrouver ?
Nous sommes dans un futur proche aux Etats-Unis. Des lois liberticides foisonnent et toute culture étrangère est interdite. Les livres disparaissent des rayonnages des bibliothèques, dont celui de la poétesse Margaret Miu, mère de Bird. Le gouvernement peut organiser des enlèvements d’enfants afin de faire pression sur les auteurs tendancieux.
Trois ans après la disparition de sa mère, Bird reçoit une lettre, ou plutôt, un dessin dans une enveloppe avec écrit dessus Bird, surnom donné à Noah par sa mère. Bird décide alors de partir à sa recherche, s’appuyant sur un réseau de bibliothécaires résistantes. Il découvre alors le sort des opprimés et la nécessité de porter leur voix.
Ce roman aborde sous divers aspects les conséquences d’un racisme exacerbé où chacun s’observe et dénonce son voisin. Le racisme anti asiatique est massif. L’asiatique fait peur, il peut apporter la maladie, comme au début de l’épidémie du COVID en 2020, il faut s’en méfier, ne pas s’approcher de l’étranger.
Celeste Ng traite également des moyens d’organiser la résistance dans des poches précises, lieux de culture : les bibliothèques, les livres cachés ! Car les mots ont une force ; des phrases, des vers peuvent devenir aussi puissants que des armes. Les photos aussi, même si elles sont détournées de leurs intentions premières. Telle celle d’Albert Einstein tirant la langue, transformée, détournée de son intention première.
Un vers de Margaret, alors jeune étudiante, devient le slogan d’une lutte idéologique dont les conséquences pour cette mère sont l’exil et l’anonymat
Une seule personne peut faire changer le cours des évènements, et c’est sur cet espoir que s’achève ce roman.
Présentation : Isabelle Coornaert