Deux femmes vivent chichement, presque dans la misère, dans un petit appartement meublé d’un quartier de Paris. C’est le début du règne de Charles X. Elles sont mère et fille. Elles fuient toute vie sociale et ne sortent presque jamais de chez elles. Dix ans auparavant, elles ont élevé un jeune garçon, petit-fils et neveu des deux femmes, qui les a quittées pour partir au collège. Malheureuses de ce départ, elles se sont murées pour toujours dans un silence jugé hautain par leurs voisins.
Au cours de l’année 1825, elles reçoivent une lettre de cet enfant qu’elles ont élevé et qui est maintenant âgé de 34 ans. C’est une lettre envoyée par Horace-Camille Desmoulins, depuis Haïti. Horace est le fils de Camille Desmoulins et Lucile Duplessis, morts tous deux sur l’échafaud pendant la Révolution, alors qu’Horace n’avait que deux ans. Affaibli par un mal-être profond et un mauvais sort qui semble s’acharner sur lui, il écrit à sa grand-mère, Anne Duplessis, pour lui demander de lui dire la vérité sur ses parents : depuis toujours, il a entendu des propos odieux colportés sur eux, mettant en doute leur amour et souillant leur mémoire. Sa mère était présentée comme une catin dévergondée, et son père un homme ignoble et corrompu, aux mœurs dépravées. Il a donc besoin de savoir la vérité, aussi cruelle soit-elle.
La grand-mère d’Horace accepte de faire le récit de la vie de ses parents pour faire taire à tout jamais les calomnies, un récit aussi sincère et exact que possible, un récit sans mensonge et sans complaisance.
A travers l’histoire de Camille Desmoulins, c’est celle de la Révolution française, et en particulier de la Terreur, que l’auteur nous raconte avec des accents tragiques qui nous font découvrir les personnages qui habitent cette histoire, avec leurs amours, leurs rivalités, leurs contradictions et leur tragique destinée.
(Présentation : Anne-Marie Smith )