Gap -  Hautes-Alpes

Sous le jasmin la nuit

Maïssa Bey

L'Aube, 2004

 

- Accueil

- Qui sommes-nous ?

- Livres nomades 2024_2025 :

   Presentation de l'action
    Choix des livres nomades
    Les lieux relais

- Livres nomades :
      (années précédentes)


   2024_2025
   2023_2024
   2022_2023
   2021_2022
   2020_2021
   2019_2020
   2018_2019
   2017_2018
   2016_2017
   2015_2016
   2014_2015
   2013_2014
   2012_2013
   2011_2012
   2010_2011
   2009_2010
   2008_2009

- Autres livres autour du theme choisi :

    Les livres nomades retournent vers le futur
    Les livres nomades passent à l'Est
    Le roman, écho de notre temps
    Petites maisons d'édition
    Terres d'Afrique
    Des histoires de grands espaces
    L'art dans le roman
    Chemins d'exil


- Rencontres littéraires :

     Sylvain Prudhomme et Marion Bortoluzzi
     Dima Abdallah
     Fanny Saintenoy
     Giosue Calaciura
     Laurent Petitmangin
     Yamen Manaï
     Céline Righi
     Andreï Kourkov
     Hadrien Klent
     Serge Joncour
     Sorj Chalandon
     Clara Arnaud
     M. de Kerangal et S. Prudhomme
     Luc Bronner
     Mohamed Mbougar Sarr
     Abdourahman Ali Waberi
     Catherine Gucher
     Guillaume Jan
     Jean Hegland
     Pierre Benghozi
     Jean-Baptiste Andrea
     David Vann
     Joseph Boyden
     Guy Boley
     Franck Pavloff
     Michel Moutot
     Nicolas Cavaillès
     Sandrine Collette
     Slobodan Despot
     Gauz
     Pierre Lieutaghi
     Kaoutar Harchi
     Sylvain Prudhomme
     Olivier Truc
     Maylis de Kerangal
     Antonio Altarriba et Kim
     Makenzy Orcel
     Metin Arditi
     Dinaw Mengestu
     Gilles Leroy
     Denis Grozdanovitch
     Alice Zeniter
     Serge Joncour
     Liliana Lazar
     Joel Egloff
     Christophe Bigot
     Boualem Sansal
     René Fregni
     Jean Pierre Petit
     Hubert Mingarelli
     André Bucher
     Beatrice Monroy
     Samuel Millogo
     Alfred Dogbé
     Ghislaine Drahy
     Autour d'Isabelle Eberhardt
     Hélène Melat, littérature russee

- Des coups de coeur :

   La Liste

- Lecture à haute voix :


    2024_2025
    2023_2024
    2022_2023
    2021_2022
    2020_2021

- Lectures partagées à Gap :

    2024_2025
    2023_2024
    2022_2023
    2021_2022
    2020_2021
    2019_2020
    2018_2019
    2017_2018
    2016_2017
    2015_2016
    2014_2015

- Pérégrinations littéraires :

    2023_2024
    2022_2023
    2021_2022
    2020_2021
    2019_2020
    2018_2019
    2017_2018
    2016_2017
    2015_2016

- Emission-radio sur la ram et rcf :

    2024_2025
    2023_2024

- Emission-radio sur Fréquence Mistral (archives)

    2022_2023
    2021_2022
    2020_2021
    2019_2020
    2018_2019-

- Contact

-bulletin adhesion


 

Maïssa Bey avait déjà publié un recueil de nouvelles en 1998, " Nouvelles d'Algérie ", alors que le pays était en pleine guerre civile. Dans ce recueil, les héroïnes étaient des femmes algériennes victimes de la barbarie et du poids des traditions et ce livre était déjà un combat, celui de tous ceux qui se dressaient contre l'intolérance et la terreur.
 Quatre ans après, Maïssa Bey publie un nouveau recueil de nouvelles. Et l'on y retrouve les thèmes qui lui sont chers, liés à l'histoire et à la situation actuelle de son pays. Elle n'hésite pas à revenir vers les années de plomb, en nous racontant le calvaire vécu par une jeune Algérienne violée, torturée, dont toute la famille a été décimée et qui en plus, éprouve un sentiment de culpabilité quand elle découvre qu'elle est enceinte : " Si mon père et mes frères étaient encore en vie, ils m'auraient tuée. Pour ne pas avoir à affronter le déshonneur… J'ai déshonoré ma  famille ".
 Comment oublier ces années de terreur quand des Algériens massacraient d'autres Algériens ? Comment oublier aussi ces années plus lointaines, celles de la guerre d'indépendance, évoquées à travers les lignes d'un journal trouvé au fond d'un tiroir et rappelées surtout à travers le témoignage d'une petite fille, quand la guerre a fait irruption un matin dans sa maison et que son père a été emmené à jamais, son père instituteur, comme l'était le père de Maïssa, lui aussi mort sous la torture.

 
 Les autres nouvelles sont essentiellement des portraits de femmes algériennes qui aiment, souffrent et luttent pour leurs droits, qui subissent le poids de la tradition et la domination masculine, mais qui aussi savent trouver des espaces de liberté et des solutions pour fissurer le mur de cette domination masculine :
 C'est cette mère, femme délaissée, " corps jamais désiré seulement pris ", qui n'a connu que sept jours de gloire dans sa vie, les sept fois où elle a donné naissance à un garçon, et qui avant de mourir, est envahie d'une intense jubilation : elle va connaître à nouveau un jour de gloire parce que , quand une personne meurt, tout un cérémonial est mis en place, ce sont les convenances qui l'exigent et sa famille ne pourra se dérober.

 C'est cette épouse qui fait taire sa révolte quand son mari lui impose une autre femme à la maison : elle refuse le statut de victime et triomphe de la goujaterie de son mari en acceptant dans sa maison la nouvelle venue même si elle n'a guère le choix : la répudiation est la pire des choses pour une femme, surtout quand elle a un enfant, et qui plus est, une fille.
 C'est la narratrice de cette nouvelle nommée " Nonpourquoiparceque ", où Maïssa qui n'a pas oublié qu'elle fut professeur de français, nous fait un cours de grammaire sur l'emploi du " parce que ", ce " parce que - Point - Silence " auquel se cogne la jeune narratrice, inévitable réponse à toutes ses demandes, questions sans réponse qui a fait d'elle une spécialiste du mensonge et de la dissimulation, pour arriver à vivre normalement.

 
 La femme algérienne qui semble plier sous le joug masculin, on la trouve déjà dans la première nouvelle qui donne son nom au livre . Histoire d'un couple : une femme apparemment soumise, docile, domptée par un mari dominateur, semblable à tous les hommes " bardés de certitudes séculaires, pénétrés de leur force, de leur vérité. Puissance d'homme. Jamais remise en cause ". Mais cette domination n'est-elle pas un leurre ? Comment parvient-elle à s'échapper, à trouver sa liberté ?

(Présentation : Anne-Marie Smith)