Gap -  Hautes-Alpes

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En résidence à La Marelle à Marseille, David Vann nous a fait le plaisir d’accepter notre invitation de venir rencontrer ses lecteurs à Gap, dans le cadre d’un partenariat entre Littera05, le Foyer Culturel Veynois et la Médiathèque de Gap qui nous recevait.

Quelques mots sur David Vann :
Il est né en 1966 sur l'île Adak, en Alaska, et y a passé une partie de son enfance avant de s'installer en Californie avec sa mère et sa sœur. Il rencontre ses premières difficultés avec les éditeurs américains quand il veut faire publier son premier livre Sukkwan Island : aucun agent n'accepte de soumettre le manuscrit, jugé trop noir, à un éditeur. Ses difficultés à faire publier son livre le conduisent vers la mer : il gagnera sa vie en naviguant pendant plusieurs années dans les Caraïbes et en Méditerranée.
Après avoir traversé les États-Unis en char à voile et parcouru plus de 40 000 miles sur les océans, il échoue lors de sa tentative de tour du monde en solitaire sur un trimaran qu'il a dessiné et construit lui-même. Il commence alors à enseigner et propose Sukkwan Island à un concours de nouvelles qu'il remporte et, en guise de prix, voit son livre publié en 2008 mais ce ne seront que 3000 exemplaires proposés sur le marché américain. Publié en France en janvier 2010 par les éditions Gallmeister, Sukkwan Island connait immédiatement un immense succès. Il remporte le prix Médicis étranger et s'est vendu à plus de 300 000 exemplaires. Porté par son succès français, David Vann est aujourd'hui traduit en dix-huit langues dans plus de soixante pays.
David a aujourd’hui quitté définitivement les Etats-Unis après ses tentatives stériles d'agir contre le culte des armes et de la violence qui sévissent dans son pays et s’être heurté à la NRA.
Il partage aujourd'hui son temps entre la Nouvelle-Zélande où il vit (peut-être où il a
vécu ?)et l'Angleterre où il enseigne, tous les automnes, la littérature.



La rencontre à Gap :

Au cours de la rencontre, nous avons voulu mettre l’accent sur trois thèmes que l’on retrouve à travers tous ses romans: la nature, la famille et les armes

La nature :

 La nature, les animaux, la montagne et la mer ont toujours fait partie du quotidien de David Vann. Il nous raconte le rôle joué par la nature durant son enfance. Elle est omniprésente dans son œuvre littéraire. Celle-ci nous offre souvent des paysages grandioses mais les conditions de vie pour l'homme y sont rudes et violentes. Quand on observe le cadre naturel qu’il donne à ses romans, on s'aperçoit qu'il est en complète adéquation avec l'histoire qu’il raconte. Dans “Shukkwan Island” et “Désolations”, le cadre naturel de l'Alaska qui est très dur, très froid sert de support à la tension dramatique. Dans Impurs c'est sous le soleil suffocant et dans la chaleur de la Californie que les personnages vivront une terrible tragédie.  Les personnages de ses premiers romans, pensent que la nature va les aider à éliminer leurs angoisses et à resserrer les liens distendus entre les membres de leur famille. Mais il n’en est rien, au contraire, la nature hostile n’a rien de salvateur et va les briser. Et ces territoires hostiles font office de loupe et forcent les personnages  à regarder au fond de soi, pour explorer qui ils sont. Rien de romantique donc dans les paysages de David Vann.

La famille :

David Vann,  dans ses premiers livres, a décortiqué son histoire familiale tragique faite de suicides, d’échecs, de mensonges, tromperies, meurtres et autres drames, relations tragiques entre les parents et les enfants, entre les couples, entre les générations. Et ce terreau familial, il en a fait des romans construits comme des tragédies grecques où les personnages s’aiment mais se font du mal. David Vann nous explique comment l’histoire de sa famille s’intègre dans ce contexte de la tragédie grecque. D’une manière inconsciente, ils n’arrivent pas à ne pas se faire du mal. C’est comme une fatalité qui pèse sur eux. D’ailleurs après le suicide de son père, DV a ressenti comme une malédiction qui pesait sur lui et pensait qu’il ne pourrait échapper au suicide. Et c’est en écrivant qu’il a pu se libérer de son sentiment de culpabilité. C’est la fameuse catharsis théâtrale qui doit libérer l’écrivain et le lecteur de ses passions. D’ailleurs après le suicide de son père DV a fait du théâtre et c’est ce qui l’a sauvé. Il nous explique le rôle joué par l’art dans sa vie. C’est l’art qui m’a sauvé. L’art qui permet de transformer les blessures tragiques en leur donnant du sens.
 D’autre part, ses  livres sont un peu construits comme une tragédie avec l’unité de lieu, de temps parfois, avec peu de personnages.

On s’est arrêté quelques instants sur son avant-dernier livre Aquarium : David Vann y opère une légère rupture avec ses romans précédents. On y trouve encore des moments douloureux, violents dus à des non–dits et des secrets de famille trop longtemps laissés enfouis. Il y a des côtés très noirs : les personnages souffrent, sont désespérés et font du mal à ceux qu’ils aiment.  Témoin ces pages où David Vann laisse la mère de Caithlin s’emporter dans une colère refoulée, d’une férocité telle qu’on en a le souffle coupé. Mais il va y avoir une sorte de happy end. Pour une fois cette petite fille va ouvrir la voie d’un pardon possible quoiqu’imparfait, comme une forme de rédemption. Mais ce qui est terrible c’est que cette petite fille ressent une forme de culpabilité, elle pense avoir une dette vis-à-vis de ses parents, d’où son désir d’aider sa mère à trouver l’apaisement qu’elle n’a jamais eu.

Les armes :

David Vann est devenu la bête noire de la NRA (la National Rifle Association), à tel point qu’il a quitté les Etats-Unis.
La présence des armes  est centrale dans les romans de David Vann car la vie des Américains s'organise autour d'elles. Il y a  une transmission générationnelle, un rite de passage incluant les armes. Elles sont approchées différemment en fonction des âges. Pour un enfant, l'arme est la voie d'accès à l'âge adulte, à une forme d'autonomie et de liberté, car dès lors il peut se défendre. Le roman Goat mountain met en scène un rite initiatique autour de la chasse au cerf.  Pour un adulte, il s'agit à la fois d'un outil de sécurité, de liberté, et un symbole de puissance. Avoir conscience que l'on a des milliers de vies entre ses mains est, pour beaucoup, la manifestation de cette puissance. Pour les plus âgés, il s'agit de l'instrument de la transmission aux plus jeunes : c'est la dernière étape de ce rituel générationnel. 
Les personnages des romans de David Vann sont souvent  cyniques et distants quand ils tuent car ils ne considèrent pas leurs victimes comme des êtres humains. Tout comme ils ont appris à tirer sur des objets inanimés puis sur des bêtes, prendre pour cible des hommes et des femmes ne constitue qu'une étape supplémentaire dans leur maîtrise des armes. Et comme aux Etats-Unis, il est légitime de tuer pour se protéger (plus encore que pour se défendre), donner la mort par balle est devenu un acte de plus en plus banalisé.
Quand on demande à David Vann  quelle est la relation des femmes américaines aux armes, il explique que les femmes sont moins impactées, en tout cas par l'aspect rituel, qui reste très masculin. Par contre il y a maintenant un vrai marketing féminin des armes à feu (des armes légères, discrètes...). Pour une femme il est rassurant d'avoir avec soi un moyen de défense. Mais on oublie qu'il y a beaucoup plus de chance de se tuer soi-même en manipulant sa propre arme que d'être soi-même victime d'un tueur. L'arme à feu devient presqu'un objet de mode et c'est préoccupant.
David Vann termine sur une note très pessimiste en étant d’accord sur le fait qu’on assiste à une régression de l’humanité. Il pense que  les valeurs humaines, morales, altruistes, sont absorbées par l'entretien de la peur de l'autre, qui émane du discours politique. Dès que l'on considère l'autre comme une menace potentielle de sa vie, toutes les valeurs tombent et l'on est prêt à tuer pour sauver sa peau. Et il termine en disant : N'essayez pas de changer les Américains car ils ne changeront pas. La mort par arme à feu est la deuxième cause de mortalité aux USA, après les overdoses. La politique actuelle entretient la population dans cette spirale de violence et ça n'est pas prêt de changer.

L’entretien se termine par une sorte de déclaration d’amour à la France. La France qui, avec les éditions Gallmeister,  a été le premier pays à traduire Sukkwan Island, et qui lui a donné le prix Médicis étranger pour le même livre qui s’est alors vendu à plus de 300 000 exemplaires. Ce qu’il apprécie particulièrement en France ce sont les librairies indépendantes qui existent encore dans chaque ville et qui créent des relations particulières entre les libraires et les lecteurs. Aux Etas-Unis on assiste à la disparition des librairies indépendantes et à la centralisation des achats ; il n’hésite pas à égratigner Amazon au passage. Car la conséquence de ces grandes centrales c’est que les conseils des libraires manquent cruellement  pour faire lire des livres exigeants et pas seulement des bestsellers et des livres faciles.
Nous avons découvert un homme très enthousiaste quand il parle de littérature, très mordant aussi quand il évoque les Etats-Unis. Un homme qui évoque parfois avec mélancolie son lourd passé mais qui sait aussi le présenter avec humour et communiquer au public un rire salvateur.


David Vann et Simone Delorme, la Présidente de Littera05

Son oeuvre :

Sukkwan Island, trad. de Laura Derajinski, Paris, Éditions Gallmeister, 2010

Le livre raconte l'histoire d'un père et d'un fils partis pour un an vivre dans une cabane sur une île de l'Alaska. Le fils, âgé de 13 ans, est là contre son gré, il n'a pas osé dire non à son père, qu'il sait fragile. Les éléments sont hostiles, les carences du père abyssales, les relations père-fils épouvantables. Le lecteur sent que tout se terminera mal. Il est pris au dépourvu lorsque, finalement, tout se termine mal, mais de manière encore pire qu'il ne l'imaginait. Le Monde des livres- 2010
Ce livre  s’inspire du suicide de son père dont il s’est senti longtemps coupable.

Désolations [« Caribou Island »], trad. de Laura Derajinski, Paris, Éditions Gallmeister, 2011.
« J’ai essayé de me mettre dans la peau des deux personnages, Irene et Gary, un couple en crise, une réflexion glaçante sur le mariage, dans un cadre proche de celui où j'ai grandi. »
Nous sommes en effet sur un îlot désert en Alaska. Un endroit perdu dont la beauté glace les sens au moment où l’hiver s’annonce. Gary et Irène ont décidé de s’installer dans une cabane de rondins qu’ils vont devoir construire. Gary en rêve depuis longtemps, à la recherche d’une rédemption. Irène qui ne veut pas le perdre, le suit. L’affrontement avec la nature va être terrible. Car il n’y a rien de salvateur dans cette nature primitive dont David Vann une fois encore, va en montrer toute la force sauvage et aveugle qui va les briser.

 


Toujours souriant à l'écoute de ses lecteurs


Impurs  [« Dirt »], trad. de Laura Derajinski, Paris, Éditions Gallmeister , 2013

Le décor : la maison familiale perdue au milieu des bois sous le soleil californien suffocant. Une famille où règnent les femmes et où s’accumulent les rancœurs. Avec elles, un jeune homme de 22 ans à l’esprit torturé qui ne pourra échapper à la violence originelle. C’est une lente descente aux enfers que va connaître Galen. Après ses deux premiers romans, c’est encore la thématique de l’explosion de la cellule familiale que David Vann a abordée dans ce roman. La folie va tout ravager.

Goat Mountain, trad. de Laura Derajinski, Paris, Éditions Gallmeister , 2014

Automne 78, ouverture de la chasse, au nord de la Californie. Quatre personnages partent pour un week end de chasse à travers leur immense domaine :   le grand-père, le père, le petit-fils et un ami. Le gamin rêve de tuer son premier cerf, passage obligé pour devenir un homme. A leur arrivée le père découvre un braconnier à travers la lunette de son fusil. Invité par son père à regarder, l’enfant prend le fusil   et l’irréparable se produit : il appuie sur la gâchette et l’homme est tué.  En une  seconde les liens entre ces quatre explosent, leur humanité vole en éclat. Le chasseur devient gibier. Vont-ils continuer à suivre les règles qui étaient leur fil conducteur jusqu’alors ? Ce qui se transmet entre les générations, n’est-ce pas le goût des armes,  de la violence, le goût du sang ? L’enfant devient un monstre inapte à ressentir quoi que ce soit pour l’homme qu’il vient de tuer.  


David et son interprete Fabien



Dernier jour sur terre, trad. de Laura Derajinski, Paris, Éditions Gallmeister , 2014

David Vann présente lui-même son livre à la Librairie Mollat, à Bordeaux
Ce livre n’est pas une fiction mais l’histoire vraie d’une tuerie dans une université américaine dans laquelle un étudiant a tué cinq personnes et blessé dix-sept autres avant de retourner l’arme contre lui. Son histoire est vraiment étrange, on pourrait presque dire que c’est un triomphe. Il avait la vie parfaite pour devenir un tueur de masse même s’il a essayé de travailler sur lui pendant cinq ans. Les changements dans sa vie ont fait ressortir sa vraie nature. J’ai pu avoir accès à 1500 pages de rapports de police, des emails, des rapports sur sa santé mentale et j’ai composé avec mes propres souvenirs de ma jeunesse avec les armes. Je ne voulais pas faire de lui un monstre. Les Américains aiment à penser que les tireurs sont toujours quelqu’un d’autre, qu’eux-mêmes sont des bonnes personnes alors que les tireurs sont des monstres. Je veux démontrer en réalité que l’Amérique fabrique ces meurtriers de masse. Mon histoire avec les armes n’est pas si éloigné de la sienne et je voulais dresser de lui un portrait aussi sympathique que possible. Ensemble les deux livres (Dernier jour sur terre et Goat mountain) questionnent vraiment notre part meurtrière. Qu’est-ce qui fait en nous que nous pouvons tuer ?

Aquarium, , trad. de Laura Derajinski, Paris, Éditions Gallmeister , 2016

Seattle, 1994. La narratrice, Caitlin, âgée de 12 ans, vit seule avec sa mère Sheri dans une banlieue triste et pauvre. Sa mère, grutière sur le port, ne peut la récupérer à la sortie de l’école. Aussi chaque jour, après l'école, elle se rend à l'aquarium de sa ville pour y contempler la vie marine, un monde qui la fascine. Un jour, elle y fait la connaissance d'un vieil homme avec lequel elle parle de poissons des heures durant. Qui est ce vieil homme qui va révéler des secrets enfouis de sa famille ? Ce vieil homme qui va déclencher un terrible règlement de comptes ?
Caitlin va être mise au fait des mensonges et des déchirements que sa famille a vécus dans le passé. Encore une famille qui vole en éclats ? Encore des personnages qui touchent le fond de la souffrance mais à l’inverse des autres romans de David Vann, ils vont pouvoir remonter à la surface pour reconstruire ce qui a été détruit. Il y a du pardon dans ce livre, même s’il n’est pas parfait. David Vann aurait-il trouvé l’apaisement ?

L’Obscure Clarté de l’air, trad. de Laura Derajinski, Paris, Éditions Gallmeister , 2017

Le roman commence à bord de l’Argo : Jason et Médée sont poursuivis par son père après le vol de la Toison d’or et le meurtre de son frère.
David Vann connait la mer. Il a navigué pendant plusieurs années sur différents bateaux et a même été capitaine d’un navire de l’Egypte ancienne. Cette reconstitution imaginée par un archéologue,  lui a permis de remonter le temps jusqu’aux Argonautes, et au personnage de Médée dont le mythe l’obsédait. Dans l’Avant-propos du livre, David Vann nous explique : « L’obscure clarté de l’air » se déroule du temps de Médée, il y a de cela 3250 ans, et reste fidèle aux découvertes archéologiques, dans un souci de réalisme constant. Ce n’est donc pas une adaptation contemporaine. David Vann va redonner une voix à Médée, cette femme  destructrice de rois, amoureuse et mère, libre et trahie, féministe et tragique. Une femme insatiable, qui, pour le romancier, n’a rien d’une sorcière mais représente la fin d’un monde, le déclin de la civilisation égyptienne au profit de la culture occidentale. (Christine Ferniot, Télérama).
Médée, une femme libre qui bravera tous les interdits pour être maîtresse de son destin.

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David vann et Cécile Pellegrin, Directrice de la Médiathèque