Gap -  Hautes-Alpes

 Rencontre avec Jean-Baptiste Andrea

 

- Accueil

- Qui sommes-nous ?

- Livres nomades 2023_2024 :

    Presentation de l'action
    Choix des livres nomades
    Les lieux relais

- Livres nomades :
      (années précédentes)


   2023_2024
   2022_2023
   2021_2022
   2020_2021
   2019_2020
   2018_2019
   2017_2018
   2016_2017
   2015_2016
   2014_2015
   2013_2014
   2012_2013
   2011_2012
   2010_2011
   2009_2010
   2008_2009

- Autres livres autour du theme choisi :

    Les livres nomades passent à l'Est
    Le roman, écho de notre temps
    Petites maisons d'édition
    Terres d'Afrique
    Des histoires de grands espaces
    L'art dans le roman
    Chemins d'exil


- Rencontres littéraires :

     Dima Abdallah
     Fanny Saintenoy
     Giosue Calaciura
     Laurent Petitmangin
     Yamen Manaï
     Céline Righi
     Andreï Kourkov
     Hadrien Klent
     Serge Joncour
     Sorj Chalandon
     Clara Arnaud
     M. de Kerangal et S. Prudhomme
     Luc Bronner
     Mohamed Mbougar Sarr
     Abdourahman Ali Waberi
     Catherine Gucher
     Guillaume Jan
     Jean Hegland
     Pierre Benghozi
     Jean-Baptiste Andrea
     David Vann
     Joseph Boyden
     Guy Boley
     Franck Pavloff
     Michel Moutot
     Nicolas Cavaillès
     Sandrine Collette
     Slobodan Despot
     Gauz
     Pierre Lieutaghi
     Kaoutar Harchi
     Sylvain Prudhomme
     Olivier Truc
     Maylis de Kerangal
     Antonio Altarriba et Kim
     Makenzy Orcel
     Metin Arditi
     Dinaw Mengestu
     Gilles Leroy
     Denis Grozdanovitch
     Alice Zeniter
     Serge Joncour
     Liliana Lazar
     Joel Egloff
     Christophe Bigot
     Boualem Sansal
     René Fregni
     Jean Pierre Petit
     Hubert Mingarelli
     André Bucher
     Beatrice Monroy
     Samuel Millogo
     Alfred Dogbé
     Ghislaine Drahy
     Autour d'Isabelle Eberhardt
     Hélène Melat, littérature russee

- Des coups de coeur :

   La Liste

- Lecture à haute voix :

    2023_2024
    2022_2023
    2021_2022
    2020_2021

- Lectures partagées à Gap :

    2023_2024
    2022_2023
    2021_2022
    2020_2021
    2019_2020
    2018_2019
    2017_2018
    2016_2017
    2015_2016
    2014_2015

- Lectures partagées au Pays des Ecrins:

    2022_2023
    2021_2022
    2019_2020
    2018_2019
    2017_2018
    2016_2017

- Pérégrinations littéraires :

    2023_2024
    2022_2023
    2021_2022
    2020_2021
    2019_2020
    2018_2019
    2017_2018
    2016_2017
    2015_2016

- Emission-radio sur la ram et rcf :

    2023_2024

- Echappées livres (archives) :

    2019_2020
    2018_2019
    2017_2018
    2016_2017
    2015_2016

- Emission-radio sur Fréquence Mistral (archives)

    2022_2023
    2021_2022
    2020_2021
    2019_2020
    2018_2019-

- Contact

- Bulletin d'adhésion

 

Jean-Baptiste ANDREA, né en 1971, est réalisateur et scénariste, il vit dans le sud de la France. Pour ce premier roman, il a reçu le prix « Les rendez-vous du premier roman/Lectures Plurielles » remis lors du Festival Metropolis Bleu de Montréal, au Québec, le 28 avril 2018. Il a été sélectionné pour le Festival du Premier Roman de Chambéry en mai 2018.

Ma reine -  premier roman de Jean-Baptiste Andrea – L’iconoclaste, 2017
Lors de l’été 1965, « Shell », un garçon de 12 ans un peu simple d’esprit, décide de devenir un homme par peur d’être envoyé dans une école spécialisée, loin de sa chère station service familiale, en surplomb de la Vallée de l’Asse. Parti pour la guerre, il marche courageusement vers le nord et s’endort près d’un rocher sur un plateau désert.
Viviane, une fille aux yeux de braise surgie de nulle part, va l’élever vers son univers imaginaire et l’aider à survivre en pleine nature.
Un magnifique conte sur la différence et la force de l’imagination, une atmosphère magique où des cabossés de la vie prennent de la hauteur, un roman au parfum du maquis et au souffle du vent, où un gamin paumé prend des airs de Don Diego de la Vega.

Quelques idées phare de la rencontre avec Jean-Baptiste Andrea.





Une interview menée par Colette et Claudine, de l'association Littera05.

Je n'écris pas pour raconter le quotidien (la maladie, le chômage, le social ...). Mon désir, c'est s'affranchir du quotidien, de l'actualité, un moyen de voyager, pour nous mettre dans une sensation un peu flottante de voyage, de dissociation vis à vis du quotidien, de disponibilité émotionnelle pour ce voyage. Et ce désir est lié à celui de parler de la beauté du monde. De plus, c'est un roman vraiment centré sur l'humain : premier amour, amitié, rencontre de deux êtres humains intacts, qui se construisent ensemble, loin de toute pollution technologique.

Les deux personnages :

Shell, un garçon de 12 ans, vit avec ses parents dans une station-service. Un garçon pas comme les autres. "Sa tête avait cessé de grandir" expliquait le médecin de famille à ses parents. Il va décider de quitter la maison après avoir fait une dernière bêtise, il va fuguer pour prouver qu'il est un homme, et un homme, ça doit faire la guerre. Shell part donc faire la guerre en prenant un chemin escarpé qui le conduit sur un plateau à quelques heures de marche. Là il s'endort et le lendemain, quand il se réveille il voit auprès de lui une fille qui lui dit s'appeler Viviane : "Regarde ce plateau autour de toi, j'en suis la reine et à partir d'aujourd'hui, je suis ta reine". Shell va rentrer avec plaisir dans ce jeu avec elle.

Viviane passe des vacances dans cette région. Elle est la première personne qui traite Shell comme quelqu'un de normal. Quand on me dit que Viviane est cruelle, je la défends. Il va se créer entr'eux un jeu de la séduction. Au début, il est plus naïf qu'elle, mais à la fin, il y a presque une inversion des rôles : il acquiert une conscience assez aigue de ce qu'il fait, tout ce qu'il fait, il le fait par choix. Au début Viviane découvre le pouvoir de séduction qu'elle a sur un gamin qui ne voit pas tout à fait le monde tel qu'il est. Mais très vite ils s'aperçoivent qu'ils sont interdépendants l'un de l'autre. Ils se réinventent parce que Viviane elle aussi, a été blessée par la vie. Il y a quelque chose de l'amour courtois entr'eux. Il y a quelque chose du chevalier qui va risquer sa vie pour prouver sa valeur aux yeux de cette fille. Il fait semblant de ne pas avoir peur. Ce sont deux gamins blessés qui se trouvent et se réinventent et réinventent un monde où il est possible d'être heureux.
En fait, Viviane est le pendant de Shell. Il y a cette fausse naïveté de Shell comme il y a cette fausse manipulation de Viviane. C'est en fait un jeu des deux côtés, comme dans le jeu de la séduction qui est accepté avec des codes, des non-dits.

 

"Ma Reine" est-il un roman d'apprentissage ?

Oui, roman d'amour mais aussi roman d'apprentissage. Raconter une histoire, c'est prendre un personnage à un moment de sa vie pour l'amener d'un point A à un point B. Donc tout récit doit avoir pour moi une fonction initiatique. Le héros doit apprendre quelque chose et être transformé et le lecteur avec lui. "Ma Reine" est un récit initiatique par excellence puisque c'est un gamin qui part pour essayer de devenir ce qu'il n'a jamais été, un homme ou plutôt un être considéré comme un être humain. Et il devient plus grand qu'il n'a jamais été.

L'écriture, le style du roman :

J'aimerais écrire avec le moins de mots possible. C'est pour ça que le roman est court. Il n'y a pas de longues descriptions de paysages, alors que beaucoup de lecteurs viennent me dire qu'ils ont adoré mes descriptions de paysages !
Avec un minimum de mots, j'essaie d'évoquer quelque chose, d'aller vers une épure du geste, ce que j'ai appris avec le cinéma. Je ne réfléchis pas aux mots, je cherche une sensation, à l'avoir moi, quand j'écris. La bonne image va sortir sans qu'elle soit réfléchie. Je donne juste ce qu'il faut au lecteur pour que, avec son vécu, son ressenti, ça se déploie en lui. Voilà ce que je cherche.