Dans son nouveau recueil de poèmes, Valérie Rouzeau, dès le titre, VROUZ, interpelle, joue une composition et propose au lecteur de découvrir qui se promène sous ce vocable étrange.
« Même ici c’est encore un cliché que j’écris
Magie féérie quelques syllabes pauvres flocons
Si encore je les attrapais en tourbillon
de joie vrouz avant que mon coeur fond »
Tout y est, les vers libres, les rimes, (peu souvent aussi suivies !) et le regard du jour sur la neige qui tombe. Tendresse. Fragilité. Le moment choisi, le doute de l’écriture, l’instant à fixer à dire avec envie de faire part à l’autre, lecteur anonyme et présent.
Un peu plus loin, c’est la difficulté d’un moment de vie professionnelle passée qui fait l’objet d’un poème et l’on est alors sensible à l’association qui porte l'auto-dérision et rend plus léger le propos.
« Je faisais VRP pas Valérie Rouzeau
Poète mais Voyageuse Représentante Placière »
Les poèmes nous enchantent de jeux de sonorités, de références décryptages phonétiques souvent avec des « presque » formules clichés d’association de mots repensés, nous invitent à revoir avec humour ou nostalgie les événements du quotidien le plus simple, un voyage en transport en commun, un échange dans le bus, un appel téléphonique, un fait divers…
Sans ponctuation, comme il est de mise dans cette poésie d’aujourd’hui, l’auteure tient la gageure tout en se plaignant par moment de cette contrainte, de composer en sonnets. Quatorze vers libres rythment chacun des cent cinquante poèmes du recueil, cadre que le lecteur accueille de bonne grâce.
Valérie Rouzeau tisse à partir de ce qu’elle vit et ses poèmes ont la vérité profonde et légère de la musique des émotions, de la chaleur du coeur. C’est une semeuse.
(Présentation :
Marie-Pierre Orsoni)