Gap -  Hautes-Alpes

Le village de l'Allemand
ou le journal des frères Schiller

Boualem Sansal

Gallimard, 2008

 

- Accueil

- Qui sommes-nous ?

- Livres nomades 2024_2025 :

   Presentation de l'action
    Choix des livres nomades
    Les lieux relais

- Livres nomades :
      (années précédentes)


   2024_2025
   2023_2024
   2022_2023
   2021_2022
   2020_2021
   2019_2020
   2018_2019
   2017_2018
   2016_2017
   2015_2016
   2014_2015
   2013_2014
   2012_2013
   2011_2012
   2010_2011
   2009_2010
   2008_2009

- Autres livres autour du theme choisi :

    Les livres nomades retournent vers le futur
    Les livres nomades passent à l'Est
    Le roman, écho de notre temps
    Petites maisons d'édition
    Terres d'Afrique
    Des histoires de grands espaces
    L'art dans le roman
    Chemins d'exil


- Rencontres littéraires :

     Sylvain Prudhomme et Marion Bortoluzzi
     Dima Abdallah
     Fanny Saintenoy
     Giosue Calaciura
     Laurent Petitmangin
     Yamen Manaï
     Céline Righi
     Andreï Kourkov
     Hadrien Klent
     Serge Joncour
     Sorj Chalandon
     Clara Arnaud
     M. de Kerangal et S. Prudhomme
     Luc Bronner
     Mohamed Mbougar Sarr
     Abdourahman Ali Waberi
     Catherine Gucher
     Guillaume Jan
     Jean Hegland
     Pierre Benghozi
     Jean-Baptiste Andrea
     David Vann
     Joseph Boyden
     Guy Boley
     Franck Pavloff
     Michel Moutot
     Nicolas Cavaillès
     Sandrine Collette
     Slobodan Despot
     Gauz
     Pierre Lieutaghi
     Kaoutar Harchi
     Sylvain Prudhomme
     Olivier Truc
     Maylis de Kerangal
     Antonio Altarriba et Kim
     Makenzy Orcel
     Metin Arditi
     Dinaw Mengestu
     Gilles Leroy
     Denis Grozdanovitch
     Alice Zeniter
     Serge Joncour
     Liliana Lazar
     Joel Egloff
     Christophe Bigot
     Boualem Sansal
     René Fregni
     Jean Pierre Petit
     Hubert Mingarelli
     André Bucher
     Beatrice Monroy
     Samuel Millogo
     Alfred Dogbé
     Ghislaine Drahy
     Autour d'Isabelle Eberhardt
     Hélène Melat, littérature russee

- Des coups de coeur :

   La Liste

- Lecture à haute voix :


    2024_2025
    2023_2024
    2022_2023
    2021_2022
    2020_2021

- Lectures partagées à Gap :

    2024_2025
    2023_2024
    2022_2023
    2021_2022
    2020_2021
    2019_2020
    2018_2019
    2017_2018
    2016_2017
    2015_2016
    2014_2015

- Pérégrinations littéraires :

    2023_2024
    2022_2023
    2021_2022
    2020_2021
    2019_2020
    2018_2019
    2017_2018
    2016_2017
    2015_2016

- Emission-radio sur la ram et rcf :

    2024_2025
    2023_2024

- Emission-radio sur Fréquence Mistral (archives)

    2022_2023
    2021_2022
    2020_2021
    2019_2020
    2018_2019-

- Contact

-bulletin adhesion



"Me voilà face à cette question vieille comme le monde : Sommes-nous comptables des crimes de nos pères, des crimes de nos frères et de nos enfants ? Le drame est que nous sommes sur une ligne continue, on ne peut en sortir sans la rompre et disparaître"

Deux frères, nés en Algérie dans un douar du bout du monde d'une mère algérienne et d'un père allemand. A l'âge de sept et huit ans, leurs parents les ont envoyés en France, chez un vieil oncle, pensant leur donner plus de chance de réussir qu'en Algérie. Rachel, l'aîné, est devenu ingénieur. "Il était cadre dans une grosse boîte américaine, il avait sa nana, son pavillon, sa bagnole, sa carte de crédit, ses heures étaient minutées, moi je ramais H24 avec les sinistrés de la cité. Elle est classée ZUS-1, zone urbaine sensible de première catégorie".
Et pourtant on retrouve un jour Rachel, mort dans son garage. Il s'est suicidé en inhalant les gaz d'échappement de sa voiture. Avant de mourir, il a souhaité que son journal soit remis à son frère Malrich. Quand celui-ci va lire et découvrir la vérité, sa vie bascule : "J'étais glacé de l'intérieur. Je n'avais qu'une envie : mourir. J'avais honte de vivre". Et lui-même va se mettre à écrire un journal. Le lecteur va donc découvrir un récit à deux voix qui montre que les deux frères vont réagir différemment à la cruelle vérité.

Deux ans auparavant, leurs parents étaient morts dans leur village algérien, massacrés par le GIA. Rachel avait alors trouvé dans leur maison, des documents qui montraient que leur père était un ancien officier nazi, qui avait activement participé à la Shoah, et qui, à la fin de la guerre, avait fui l'Allemagne pour échapper au procès de Nurembreg. Et ce passé, il ne l'avait jamais révélé à ses fils.

Rachel avait alors entrepris des recherches en suivant à travers l'Europe les traces de son père : "J'ai tellement peur de rencontrer mon père là où il ne faut pas, où pas un homme ne peut se tenir et rester un homme. Ma propre humanité était en jeu". Au fur et à mesure de ses découvertes, Rachel va prendre le chemin du sacrifice, se sentant coupable à la place de son père qui s'était tu et ne lui avait rien révélé. "Le suicide était alors l'issue fatale, la seule façon pour lui de concilier l'inconciliable".

Malrich lui, refuse de payer pour les crimes de son père, mais chez lui c'est la révolte qui prend le pas sur le désespoir. Ce qui l'obsède et contre quoi il voudrait lutter, c'est l'islamisme qui règne en maître en Algérie et aussi dans certaines banlieues françaises livrées au fanatisme des imams. "Nous sommes comme les déportés d'antan, pris dans la machination, englués dans la peur, fascinés par le Mal, nous attendons avec le secret espoir que la docilité nous sauvera".

Boualem Sansal n'hésite pas à faire un parallèle entre nazisme et islamisme : "Quand je vois ce que les Islamistes font chez nous et ailleurs, je me dis qu'ils dépasseront les nazis si un jour ils ont le pouvoir". Un message clair mais bien risqué d'un écrivain algérien qui dénonce l'intégrisme islamiste.

(Présentation : Anne-Marie Smith)