Septembre 1940, dans la forêt vosgienne les bombes éclatent sous les pattes des chevreuils. A la recherche de champignons, un fils et son père tombent sur un ‘nègre’ dépenaillé, caché dans un fourré d’alisiers : Addi Bâ, un ‘tirailleur sénégalais’ rescapé de la bataille de la Meuse, que ses errances ont amené aux abords du village de Romaincourt.
Son arrivée va perturber, et en même temps ranimer, la vie du village. D’autant plus qu’Addi Bâ, guinéen adopté en France à l’âge de 13 ans, joue de son intelligence pour s’intégrer dans la petite communauté et de son charme auprès des dames. Les relations au sein du village sont organisées autour de haines ancestrales entre familles, d’amours impossibles ou avortées et baignent dans une solide tradition de silences… Le pays est à terre, la vie est difficile, on survit de débrouilles. Il y a les collaborateurs et les autres qui rongent leur frein.
En 1942, un réseau de la Résistance est mis en place dans les Vosges, Addi Bâ le rejoint et l’anime activement grâce aux liens qu’il a tissés avec certains villageois. De ce fait, il est devenu le ‘terroriste noir’ que les Allemands recherchent.
Arrive le jour fatidique où il est arrêté, ainsi que d’autres membres du groupe des résistants. On ne sait qui l’a dénoncé : une amante blessée ? un collaborateur ?
L’analyse des relations humaines dans le village est toute en finesse. Le style est enlevé, l’écriture belle, ce qui au bout du compte en fait un très beau roman.
Présentation :Daniele Alloin