"Les Singuliers", publié par Anne Percin en 2014, est un roman épistolaire dans lequel on s'immerge pendant un peu plus de deux ans, à partir de l'été 1888, au coeur de l'ambiance qui régnait à Pont-Aven si propice à la création artistique. Il nous permet de découvrir ces frondeurs avant-gardistes qui aimaient s'appeler “les Nabis”, de les découvrir dans la vie de tous les jours et de comprendre leur manière d'être peintres. A Pont-Aven, petite localité de Bretagne, Paul Gauguin et quelques amis en rupture avec l'impressionnisme vivent ensemble dans une maison qu'ils louent. Les trois personnages principaux, Hugo, Hazel sa cousine et Tobias son ami, échangent des lettres. Ce sont des personnages fictifs, mais Anne Percin les fait côtoyer de vrais peintres, Gauguin, Signac, Sérusier… Plusieurs de ces peintres ont une vraie épaisseur d'hommes, avec leurs qualités et leurs défauts.
A travers le roman et les lettres échangées, on suit les différents courants artistiques, les querelles entre les classiques et les modernes, les salons de peinture, les difficultés pour les femmes-peintres d'exposer etc…
Même s'il n'est pas physiquement présent dans le livre, on suit l'évolution du mal-être de Vincent Van Gogh, à travers ce qu'en disent à ses amis son frère Théo et Gauguin.
On assiste aussi au début de la photographie, dénigrée à l'époque, mais que découvre avec bonheur Hugo.
Enfin, ce roman est plein d'humour, parce que les personnages en mettent beaucoup dans leur correspondance. Ce sont des jeunes gens pleins de vie qui dialoguent et nous racontent leur époque.
(Présentation : Annette Rit)