Situé dans un futur proche, le livre a pour narrateur Theo, un astrobiologiste qui participe à la construction d’un télescope géant capable d’explorer l’univers pour y déceler le moindre signe de vie. Un livre donc avec quelques légères ramifications dans la science-fiction mais aussi et surtout une description inquiétante de l’Amérique contemporaine : un président délirant, une météo qui fait des ravages, incendies, ouragans, terrorisme, virus mortel…
Theo a perdu sa femme dans un accident de voiture. Il élève seul son fils de neuf ans, Robin, un petit garçon hypersensible, doté d’une haute intelligence mais avec des troubles du comportement que les médecins qualifient de syndrome d’Asperger. Traumatisé par la mort de sa mère, rejeté par l’école, il est très malheureux face à l’environnement chaotique où se trouve l’Amérique. Lui , très sensible à la beauté des choses, est respectueux de toutes les formes de vie sur la terre, animales et végétales, et voir ce que les hommes font de la terre, le révoltent intensément. Il organise des manifestations pour sensibiliser les gens au massacre des espèces, en déployant par exemple des affiches qui sont des cris d’alarme pour la survie des espèces et qu’il compose lui-même « Aidez-moi ! je meurs ! »
Pour le calmer, Théo déploie des trésors d’ingéniosité : il l’emmène camper dans la forêt, dans les Smoky Mountains, il le retire de l’école et lui apporte lui-même les connaissances dont il est si friand, il scrute avec lui le soir les étoiles au télescope, il lui raconte des voyages imaginaires dans les millions d’étoiles qui brillent dans l’univers : « Un soir de la mi-août, il demanda une planète avant de se coucher. Je lui offris Chromat. Elle avait neuf lunes et deux soleils, l’un petit et rouge, l’autre grand et bleu ».
Théo refuse la mise en place d’un traitement chimique pour soigner Robin. Un ami chercheur en Intelligence artificielle, lui parlera d’une thérapie comportementale qui devrait aider Robin, le Neurofeedback : un procédé qui permet de modifier l’activité cérébrale d’une personne pour améliorer son comportement et ses performances….
Pour terminer la présentation succincte de ce livre tellement bouleversant, je reprendrai une phrase de Christine Ferniot de Télérama : « Richard Powers revient toujours vers l’émotion la plus bouleversante : celle d’un homme serrant dans ses bras son enfant en le suppliant de ne pas disparaître pour rejoindre toutes ces planètes qui chaque jour, chaque minute, s’éteignent définitivement. Là est le cœur du livre de Richard Powers »
(Présentation : Anne-Marie SMITH)