L'auteur , Nii Ayikwei Parkes, est un romancier ghanéen, né en 1974, nourri de jazz et de blues, dont l'activité principale est le « spoken word », art de dire des textes sur une scène. Sorti en 2014, « Notre quelque part » a obtenu de multiples prix littéraires et a été finaliste du Commonwealth Prize . C'est un « roman déguisé en polar », un conte philosophique qui peut se lire à plusieurs niveaux, une belle et véritable découverte. C'est aussi un voyage dans les langues, qui relie l'anglais officiel aux langues locales, passage entre deux mondes, parfaitement traduit.
Le roman s'articule autour de deux personnages narrateurs : Kayo Odamtten, jeune scientifique formé à Londres, empreint de logique et de rationalisme, et le chasseur Yao Poku, amateur de vin de palme et patient conteur.
Une découverte macabre les réunit dans ce village presque épargné par la modernité. Mais chacun saura écouter l'autre, se rapprocher par le respect des croyances ancestrales. Les légendes permettront aussi de comprendre le monde d'aujourd'hui.
Entre le roman policier et le conte fantastique, cette œuvre émerveille par son écriture, par le mélange des genres, par son humour, par le regard posé sur les mythes fondateurs des sociétés de l'Afrique de l'Ouest. Et par les leçons que le monde contemporain peut en tirer.
Un grand plaisir de lecture et une découverte à partager : le « polar » africain a de beaux jours devant lui.
(Présentation :
Marie-Pierre Orsoni)