C’est l’histoire d’Irène et Gil, Indiens métis d'Amérique du Nord. Elle se passe à Minneapolis où Gil est un peintre célèbre grâce aux portraits qu'il a fait d'Irène, tandis qu'elle n'en finit pas d'écrire une thèse sur George Catlin, peintre des Indiens d'Amérique. De leur amour sont nés trois enfants qui seront les témoins de leur déchirement. En effet, le roman s'ouvre sur une découverte : Irène se rend compte que son mari lit secrètement son journal de "couleur rouge". Elle décide de se venger et d'utiliser ce carnet profané comme une arme à seule fin de manipuler son mari tandis qu'elle écrit dans un"nouveau carnet bleu", son véritable journal intime.
Il y a bien sûr de la manipulation dans ce double jeu, une vengeance qui couve entre ces deux êtres qui se sont aimés intensément. Le lecteur est le témoin de ce huis clos familial, petite tribu, où la destruction est machiavéliquement mise en place.
Comme ses personnages, l’auteure, Louise Erdrich est issue d'une famille "de sang mêlé" avec une mère Ojibwee, un grand-père chef de la tribu Chippewa de Turtle Mountain. Elle a été élevée dans une réserve du Dakota du Nord, ce qui explique probablement ces passages du roman extrêmement intéressants sur la culture amérindienne. Louise Erdrich appartient d’ailleurs au mouvement de la Renaissance amérindienne.
(Présentation : Marie-Claire Royer)