Dans une forêt canadienne au bord d’un lac, au Nord du 49° parallèle, trois hommes, pour des raisons bien différentes, ont choisi de s’éloigner de la société.
« Il y avait un pacte de mort entre mes p’tits vieux. Je ne dis pas suicide, ils n’aimaient pas le mot. Trop lourd, trop pathétique pour une chose qui, en fin de compte, ne les impressionnait pas tellement. Ce qui leur importait, c’était d’être libres, autant dans la vie qu’à la mort, et ils avaient conclu une entente. »
Le plus âgé, Ted ou Ed ? 94ans vient de mourir, en laissant à ses amis une cabane qui renferme une énigme. L’ermitage des vieillards est protégé et financé par deux hommes plus jeunes, en marge de la loi, Steve et Bruno.
« …/…ils aiment l’illégalité. Leur amitié est basée sur ce besoin qu’ils ont de se sentir de l’autre côté des choses, sur un versant un peu abrupt, un peu glissant… »
Leur retraite sera dérangée par une visiteuse, qui a réussi à déjouer la surveillance de Steve, une photographe, elle recherche pour les photographier des survivants des grands incendies de l’Ontario en 1916 : Le grand Feu de Matheson. C’est l’occasion pour l’auteur de nous raconter les grands incendies qui ravagèrent les plaines canadiennes au début du XX° siècle. Charlie « le trappeur », et Tom « le flambeur » essayent de repousser cette intruse.
Bruno, qui fait le lien avec l’extérieur, enlève une vieille tante, elle veut échapper à un douloureux passé. Une deuxième femme va faire son entrée dans ce monde bien masculin, Gertrude qui deviendra Marie-Desneiges, c’est elle qui donnera à cette communauté d’hommes un nouveau regard sur le présent, le passé et même l’avenir malgré ses 82 ans.
Par une apostille (en italique) en début de chaque chapitre, l’auteur nous dresse un tableau qui nous permet de mieux situer les personnages. Jocelyne Saucier, par ce monde magique et rude des forêts canadiennes, nous entraîne dans une réflexion sur les choix que chacun d’entre nous est amené à faire : « La Liberté, c’est de choisir sa vie. – Et sa mort. » La liberté, c’est aussi de trouver son propre nom, et peut-être de rester jusqu’au bout ouvert à l’inconnu.
Grand Prix des cinq continents de la francophonie en 2011
(Présentation : Laurence Wagner)