"Deux n'est pas le double, mais le contraire de un, de sa solitude. Deux est alliance, fil double qui n'a pas cassé".
Ce recueil de vingt nouvelles est empreint d'une grande nostalgie, la nostalgie de la mémoire. Il s'ouvre sur un poème adressé à sa mère "Mamm'Emilia" et est dédié "Aux mères parce qu'être deux, commence par elles".
Chaque texte d'une écriture limpide et rugueuse, ravive un souvenir d'enfant, ou d'homme militant, ouvrier, grimpeur, voyageur, et met le narrateur toujours en lien, en dualité avec l'autre. Chaque nouvelle s'achève sur un point de vue, un jugement à distance.
Ainsi, dans "Aide", il relate une escalade difficile qu'il fit avec une jeune fille en détresse. Il décrit les efforts de l'un et de l'autre, la montée, le sommet, le retour. "Quand on fait l'ascension, on prévoit la descension...monter, c'est la moitié du voyage". La nouvelle se termine par ces mots :"Et maintenant, j'écris. A la place de tout autre chose possible, j'ai en substitution, comme reste, l'écriture. Quel con!"
Erri de Luca dit de lui qu'il n'est pas écrivain, mais qu'il "fait l'écrivain". Comme il a "fait l'ouvrier" et comme il "fait l'escaladeur". Il dit aussi :"J'apprends par le corps, pas par la tête... Le travail d'écrivain, c'est le maximum d'efficacité et le minimum de mots".
(Présentation : Josette Reydet)