Comme les autres romans de l’auteure, un point de vue sur les relations humaines et une réflexion sur les émotions qui changent la vie ou qui aident à vivre.
C’est d’un jeu dont il est question ici, « Caractères » censé faire surgir la vraie personnalité des joueurs tant il est vrai que les traits de chacun sont bien mieux révélés par les autres. Les vingt ans d’un jeune homme, son frère, ses amis et sa mère comme joueurs, les ingrédients utiles pour des révélations et des secrets lourds à porter se trouvent réunis et la structure du livre qui présente le même échange entre les personnages sous plusieurs axes, crée du suspense, au moins dans les deux premières parties.
En effet, après la lecture des « choses pensées » par chacun, on a vraiment envie de savoir comment elles ont été dites, avec quelle émotion, et comment la personne concernée a réagi. C’est ce que nous propose la seconde partie « choses dites ». La dernière partie « choses rapportées » présente le propos d’une manière différente, il n’est plus question de suspense, mais plutôt de questionnement et de tentatives de réponses sur les relations humaines.
Et à la fin du livre, la question qui me trotte dans la tête, et que le récit essaye de dire, c’est « qu’est-ce qui tue l’amour ? ». C’est sous couvert du récit de la mère, Moussia et du drame qui a engendré la fin de l’amour du couple. Il semblerait que le déclenchement soit né de l’accident provoqué par un des enfants qui a failli coûté la vie à l’autre et que la douleur de la mère, face à ce moment de réel, par les responsabilités dégagées et par les accusations prononcées ait détruit l’amour. Ces deux êtres, parents, se sont dès ce moment éloignés au lieu de partager, comme l’aurait voulu le lien qui les unissait, la souffrance qui les aurait rendu plus forts et les aurait aidés à comprendre l’acte inconsidéré du grand frère. La question n’en reste pas moins posée, et si les mots dits détruisent plus que les actes, qu’en est-il des pensées, car si Moussia n’avait, comme à son habitude, rien dévoilé de ses émotions, le couple aurait continué à fonctionner et peut-être que l’amour n’aurait pas été détruit… A méditer !
(Présentation : Annie Contin)