Un récit à trois voix qui permet de reconstituer le puzzle d’une enfance traumatisante et du secret qui l’accompagne.
Un récit à trois voix qui permet de reconstituer le puzzle d’une enfance traumatisante et du secret qui l’accompagne.
La première voix, la plus importante, est celle d’Elias, jeune adulte en souffrance, perturbé par son enfance chaotique, orphelin de mère, élevé par un père au comportement étrange, aux discours délirants, hermétiques, tour à tour médium, magnétiseur, paradoxologue, coupeur de feu, obsédé par les ondes scalaires,
Ce père pourrait être considéré comme maltraitant, il refuse l’apprentissage classique pour privilégier l’expérimentation du monde qui doit permettre de renforcer le caractère, de dominer ses peurs. Il laisse ainsi l’enfant seul face à sa découverte de la vie et à ses angoisses. Pour qu’il soit plus résistant, il le plonge régulièrement dans une eau glacée, il le laisse des heures dans la cave, il le somme d’écouter sa voix intérieure pour trouver son animal totem.
Un jour Céline arrive pour partager leur vie, cette jeune femme effacée et mutique va donner naissance au petit frère, Ann qui, contrairement à Elias, va être très réceptif et rapidement adhérer aux idées de leur père. Face à leur connivence, Elias se sent encore plus seul.
Curieusement les souvenirs semblent s’arrêter là, bloqués par ce qu’il appelle le grand accident.
La deuxième voix est celle d’Avril, amoureuse d’Elias, qui confie son trouble à son journal intime…Elle voudrait comprendre ce qui le tourmente, le rend si secret, si décalé, bancal. Comment dénouer ces liens invisibles qui l’empêchent de vivre pleinement, comment envisager sereinement leur avenir à deux, comment se projeter ?
La troisième voix, celle du père viendra combler les lacunes et permettra d’entrevoir un espoir de résilience.
Un beau roman, énigmatique, poétique, étrange et lumineux Victor Pouchet est né en 1985 à Paris. Il est l'auteur d'un premier roman très remarqué, « Pourquoi les oiseaux meurent »(Finitude, 2017).
Extrait : J'ai la sensation que la vie progresse comme une série de parenthèses, des parenthèses pas refermées, encastrées les unes dans les autres, parenthèses de parenthèses, décevant toute syntaxe acceptable. À l'échelle d'un homme, l'histoire ne bégaye pas, elle déraille, intervertit les syllabes, elle fourche à chaque mot et on n'apprend presque jamais de ses erreurs de prononciation.
(Présentation : Simone Delorme)