Jacques Bergman est recruté dans la société DARWIN (dare/oser, win/gagner) qui réalise des audits d'entreprises. Après une courte formation en équipe par le patron nommé Sanglier, le voilà auditeur dans la société PETRA (prévention et traitement des addictions) Chacun a sa manière d'approcher le personnel mais les enquêteurs sont perçus comme des pitbulls prêts à descendre les employés, eux-mêmes haineux et dépressifs. L'ambiance est délétère : intrusion dans les ordinateurs, délation, la présidente est dépassée...Une galerie de portraits bien croqués.
Sanglier encourage ses troupes : Souriez tant que vous pouvez, souriez à mort, souriez comme des malades.
L'auteur s'empare des thèmes actuels : l'utilisation détournée des nouvelles technologies, la souffrance au travail, la gestion des individus et la question de l'identité dans le cadre professionnel.
D'une écriture pleine d'humour et de poésie, il nous livre une satire féroce de la société contemporaine. C'est, dit-il, un roman d'ancipation sociale.
Page 143 : Il était probable qu'on installerait bientôt dans les bureaux et dans les couloirs des ditributeurs de vitamines, des anti-migraines, des calmants, des excitants, des stabilisateurs...avec les fontaines à eau, les futurs produits chimiques passeront mieux avec un peu d'eau.
Page 171 : Le bruit courait que des programmes de recherche en euphorie terminale étaient développés et que le monde se précipiterait bientôt pour avaler l'euphorie terminale de la façon la plus vorace possible. Nous finirons ainsi tous shootés. L'euphorie terminale permettra l'éradication de la haine, de l'esprit de vengeance, du regret et de la tristesse. Douleur zéro, tranquillité totale.
Notre narrateur quitte DARWIN pour un nouveau job moins traumatisant : admirateur professionnel. De quoi s'agit-il ?
Page 181 : Il s'agit d'admirer des gens qui paient pour être admirés. Ca leur fait du bien. Aucun être humain ne se développe s'il n'a pas été admiré...Admirer, ce n'est pas rien.
Horror humanum est est-il écrit sous forme de boutade sur la bande-annonce.
(Présentation : Josette Reydet)