Dans une France soumise à la dictature de l’Eglise, condamnée pour athéisme, Pétra est isolée dans une cellule. Elle va rechercher la complicité d’une gardienne, en lui murmurant des chansons interdites afin de pouvoir échanger avec un autre détenu.
Le prisonnier qu’elle a aperçu par le vasistas alors qu’il effectue sa promenade réglementaire, a pour crime d’être juif, homosexuel et de gauche. La gardienne, sœur Constance, rongée par la haine insufflée par ses maîtres à penser contre ces impies s’en réfère d’abord à Dieu. Va-t-elle douter, flancher, se laisser emporter par des paroles enjôleuses ? Le suspense est maintenu dans une atmosphère bercée par les refrains de Ferré, Brel, Barbara, Higelin.
Ce roman dénonce la bêtise d’une terreur aveugle qui condamne la liberté, le plaisir et l’amour au nom d’un Dieu sans miséricorde. Il chante le pouvoir des mots, leur magie, capable de triompher de la barbarie.
Un style empreint de douceur et de légèreté pour une lutte sans merci entre l’émotion et le dogmatisme pour sortir de l’enfermement.
(Présentation : Colette Lagier)