Une fois par trimestre, en partenariat avec la Médiathèque, nous organisons une 
       table ronde 
       autour d'un thème choisi.
       
       Les lecteurs intéressés viennent présenter des livres en relation avec le thème 
       choisi ou 
       viennent simplement écouter les autres en présenter.
     L'entrée est libre. Vous pouvez venir avec votre pique-nique. 
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   Echappées-livres du14 Février 2018 à la médiathèque  
   Arts et littératures . 
   11   personnes ont assisté à cette séance où 4 membres de Littera ont   présenté des ouvrages qui avaient été lus par les différents groupes de   sélection des Livres-Nomades, mais pas retenus à la sélection finale.   Les personnes présentes dans l'assistance n'ont pas, à notre grand   regret, souhaité parler de leurs lectures. 
   – François-Henri Désérable : Un certain M. Piekielny. Gallimard, 2017 
   Dans   son ouvrage autobiographique La promesse de l'aube, Romain Gary évoque   un certain Monsieur Piekielny, qui vivait dans le même immeuble que lui à   Vilnius lorsqu'il était enfant et qui lui avait dit : « Quand tu   rencontreras de grands personnages, des hommes importants, promets-moi   de leur dire : au n° 16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno, habitait M.   Piekielny..."
     François-Henri Désérable décide de partir à   Vilnius, à la recherche de ce Monsieur Piekielny, et, ne trouvant pas   grand-chose, va donc lui inventer une vie. 
       Nous embarquons avec   lui dans l'univers de Romain Gary, nous participons à ses recherches,   nous l'accompagnons dans ses démarches, nous sommes séduits par la   prose, le style alerte, l'humour, même quand la légèreté du propos se   trouve confrontée à la tragédie de l'histoire. 
   – Antoine Choplin : Le héron de Guernica. Rouergue, 2011 
   Guernica   le 26 avril 1937 : Basilio, jeune employé de ferme et peintre   autodidacte, se rend  comme presque tous les jours dans les marais afin   d'observer et peindre les hérons cendrés. Mais bientôt, des   bombardiers allemands sillonnent le ciel de Guernica. Basilio rejoint   précipitamment la ville et assiste à sa destruction totale. Poussé par   le prêtre Eusebio, un appareil photo entre les mains, il photographie   l’horreur : les bombes qui s'abattent à l'aveugle, une bicyclette   abandonnée, la population paniquée qui s'agite dans la souffrance et   la mort. Dans ce fracas, face à cette désolation, il s’interroge :   comment une œuvre d’art, une photographie, un tableau peuvent-il saisir   l’horreur d’un moment d’histoire ? comment rendre la vérité des   victimes de Guernica ? comment témoigner ? c’est un peintre autrement   célèbre qui , sans avoir assisté au drame de Guernica, va en rendre   compte magistralement. Et c’est leur rencontre muette à la fin du livre   qui donne la dimension de la puissance de l’art pour dire l’indicible. 
   – Marie Darrieussecq : Etre ici est une splendeur : vie de Paula M. Becker. Ed. des Femmes-Antoinette Fouque, 2016 
   Marie   Darrieussecq retrace la vie de Paula Becker, peintre allemande et femme   dans un milieu dominé par les hommes, morte à 31 ans en 1907 en   laissant derrière elle une oeuvre abondante et ignorée du public. Outre   de nombreux autoportraits, Paula Becker peint des scènes du quotidien   sans décor : des enfants avec des chats dans les bras, des mères avec   des bébés, des vieilles femmes, des nus aussi... 
   C'est à la fois   un récit biographique, nourri des lettres et des écrits personnels de   Paula M. Becker et une réflexion sur son geste esthétique que nous offre   l'auteure. Une interrogation sur la nouveauté et le secret de   l'intensité de cette peinture sans ombre ni perspective, centrée sur le   motif féminin. 
   – Adrien Goetz : Villa Kerylos. Grasset, 2017 
   À   Beaulieu-sur-Mer, entre Nice et Monaco, se trouve la Villa Kérylos, une   des plus belles et des plus célèbres maisons de la Côte d’Azur. Elle a   été construite en 1908 par Théodore Reinach, un richissime érudit   passionné par la Grèce ancienne, ainsi que ses deux frères, Joseph et   Salomon. Ces trois banquiers inséparables ont fait de cette maison, tout   entière décorée en style grec, la caverne aux trésors de   l’érudition française. C’est ce décor qu’a choisi Adrien Goetz pour son   nouveau roman. L’histoire d’un jeune garçon d’origine modeste, Achille,   fils de la cuisinière des voisins, Gustave Eiffel et sa famille. Grâce à   cette villa extraordinaire, il a pu sortir de son milieu et à force   d’études, devenir presque aussi savant que ses trois hôtes. Dans son   grand âge, bien des années ayant passé, il revient à Kérylos. Pièce   après pièce, il va à la redécouverte de son passé. Une porte s’ouvre sur   Alexandre le Grand ; une autre, sur le Mont Athos ; une autre, surtout,   sur Ariane, son si cher amour… 
   – José Carlos Somoza : Clara et la pénombre. Actes Sud, 2001 
   Dans   une société future, à la fois différente et terriblement semblable à la   notre, les œuvres d'art ne sont plus peintes sur des toiles mais sur   des corps humains. Cette nouvelle forme artistique s'appelle l'Art   Hyperdramatique et le métier de « toile » rapporte beaucoup d'argent à   ces jeunes gens qui ne sont plus considérés comme des êtres humains mais   comme des œuvres, louées ou vendues à des particuliers ou exposées dans   des musées. Or justement une des œuvres du maître de l'art   hyperdramatique, Bruno Van Tysch, vient d'être enlevée et sauvagement   assassinées.... 
   Quel est le prix de la vie face au marché de   l’art ? Que reste-t-il d’humain dans une toile, quand l’enjeu est   l’immortalité de l’œuvre ? 
   Sur fond de trame policière, l'auteur nous interroge sur les limites de la création et les dérives de nos sociétés marchandes. 
   
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   Echappées-livres du 6 Décembre 2017 à la médiathèque  
   La littérature américaine . 
   Une   très belle sélection de livres proposée  par les 11 participants pour   cette séance sur la littérature américaine. Des auteurs noirs   américains, en passant par la littérature de Nature jusqu'aux écrivains    New-Yorkais, les titres évoqués ont suscité des échanges fournis. 
   Voici   la liste des ouvrages présentés dans l'ordre d'apparition dans la   discussion et donc dans le désordre alphabétique. Seuls les titres   suivis d'un * ne sont pas disponibles à la Médiathèque. 
   Toni Morrison : Beloved. 10/18, 1993 
   A   Cincinnati dans les années 1870, le fantôme d'une petite-fille, Sethe,   égorgée 18 ans plus tôt par sa mère pour qu'elle ne devienne pas une   esclave, vient lui rappeler ce terrible acte d'amour. Un roman inspiré   d'un fait réel, à la fois histoire d'un destin personnel et d'un passé   collectif. 
   A l’origine de l’écriture de Beloved, s'impose pour    Toni Morrison la volonté de  lutter contre l’amnésie nationale  et de   lever le voile sur ce qu’avait pu être la réalité de l’esclavage aux   Etats-Unis. 
   Alain Mabanckou : Lettre à Jimmy*. Fayard, 2007 
   Un   hommage à l'écrivain noir américain James Baldwin  qui consacra sa vie à   proclamer l'amour du prochain. L'auteur salue en Baldwin l'esprit libre   qui refusa, en littérature comme en politique, que sa lutte mène au   repli communautaire. 
   Louise Erdrich : Dans le silence du vent. Albin Michel, 2013 
   Un   dimanche de printemps, une femme est agressée sexuellement dans une   réserve indienne du Dakota du Nord. Géraldine, traumatisée, n'est pas en   mesure de raconter à la police ce qui s'est passé, ni à son mari ou à   son fils de 13 ans, Joe. Ce dernier essaie d'aider sa mère qui s'enfonce   peu à peu dans le mutisme et la solitude. 
   Louise Erdrich   appartient au mouvement de la Renaissance amérindienne (Native American   Renaissance ). L'action de ses romans se déroule principalement dans   une réserve du Dakota du Nord entre 1912 et l'époque présente. Ils   relèvent en partie du courant  du réalisme magique,  dans la lignée de   Gabriel Garcia Marquez. Elle vit dans le Minnesota avec ses filles et   est la propriétaire d'une petite librairie indépendante appelée   Birchbark Books, "birchbark" signifiant "écorce de bouleau" en anglais. 
   «   J'ai choisi ce nom parce que l'écorce de bouleau était une matière   première essentielle aux Indiens d'Amérique. Elle leur servait à tout   fabriquer : des maisons, des bateaux, des paniers, des casseroles. Et   surtout des livres ! L'écorce de bouleau est aux Indiens ce que le   papyrus était aux Egyptiens. Ils écrivaient dessus tout ce dont ils   voulaient garder la mémoire : les chansons, les histoires... » 
   Ron Rash : Le chant de la Tamassee. Seuil, 2016 
   La   mort par noyade de la jeune Ruth Kowalsky dans la Tamassee, une rivière   de Caroline du Sud, provoque des affrontements entre des écologistes et   le père de l'adolescente, un banquier influent qui a obtenu la   construction d'un barrage contre l'avis des locaux. Ce fait divers prend   une ampleur nationale et déchaîne l'opinion. 
    Ron Rash : Une terre d'ombre. Seuil, 2014 
   Laura   Shelton est vouée à une vie isolée avec son frère, revenu amputé d'une   main de la Première Guerre mondiale, dans la ferme héritée de leurs   parents. Défigurée par une tache de naissance, Laura est considérée par   tous les habitants comme une sorcière. Sa vie bascule lorsqu'elle   rencontre un mystérieux inconnu, muet et joueur de flûte. 
    Ron Rash : Par le vent pleuré*. Seuil, 2017 
   Dans   une petite ville paisible au cœur des Appalaches, la rivière vient de   déposer sur la grève une poignée d’ossements, ayant appartenu à une   jeune femme. Elle s’appelait Ligeia, et personne n’avait plus entendu   parler d’elle depuis près d'un demi-siècle. 
   Ron Rash,   considéré à tord comme un auteur de romans policiers raconte des   histoires très noires de relations frères/seurs, d'innocence et de   culpabilité, d'impossibilité de la rédemption. Le thème de l'eau   revient souvent dans ses romans : la rivière, qui apporte la tragédie   et la mort. 
   James Agee ; Walker Evans : Louons maintenant les grands hommes* paru en 1939 dans la collection Terre humaine. 
   Journaliste,   James Agee a été chargé par le magazine Time-Life d'un reportage sur   les Blancs pauvres de l'Alabama durant la grande Dépression. Accompagné   du photographe Walker Evans, il va vivre durant quelques semaines parmi   des familles de paysans. L'intention première est donc un compte rendu. «   Mais la personnalité fiévreuse de l'auteur, la transparence poétique   qu'il donne à tout ce qu'il regarde vont tirer de la vie la plus humble   son expression la plus haute. » 
    Agee cherche à mettre l'humanité en mots et réussit à décrire la grandeur de ces hommes et femmes parmi les plus misérables. 
   Percival Everett : Pas Sidney Poitier. Actes sud, 2011 
   Parce   qu'il ressemble de façon saisissante à l'acteur Sidney Poitier, le   narrateur se retrouve acculé à rejouer dans la vie les situations vécues   par l'acteur au cinéma. D'abord comique, cette captation d'identité   vire au cauchemar lorsque le héros se retrouve réellement confronté à   des préjugés raciaux prétendument disparus. Un roman assez déjanté dans   lequel l'auteur se met lui-même en scène en tant que professeur de   philosophie du non-sens. 
   Jonathan Safran Foer : Extrêmement fort et incroyablement près. Ed. De l'Olivier, 2006 
   Oskar,   jeune new-yorkais de 9 ans, a perdu son père dans les attentats du   World Trade Center. Celui-ci lui a laissé une clé accompagnée d'un mot   mystérieux : Black. Persuadé qu’elle expliquera cette disparition   injuste, le jeune garçon recherche la serrure qui correspond à la clé et   contacte toutes les personnes du nom de Black. Sa quête désespérée   l’entraîne aux quatre coins de la ville où règne le climat délétère de   l’après 11 septembre. Un roman extrêmement original, au ton à la fois   désespéré et joyeux. 
   Tim   Murphy : L'immeuble Christodora. Plon, 2017 
     
     Situé dans l'East Village, une   zone urbaine qui, il y a une quarantaine d'années, tenait lieu de squat à   ciel ouvert pour tous les junkies de Manhattan, l'immeuble Christodora a   longtemps été l'un des emblèmes infréquentables de la ville. Sa   réhabilitation en luxueuse résidence, dans l'effervescence immobilière   des années 1980, a modifié la physionomie du quartier, rendant difficile   la cohabitation entre les anciens hippies et les nouveaux bourgeois.                                                          A travers   l'histoire des locataires de l'immeuble, l'auteur choisit de promener le   lecteur d'une époque à l'autre dans une fresque de New York du début   des années sida à aujourd’hui. 
    
   Sont aussi évoqués au   cours de la discussion : 
     Si Beale pouvait parler de James Baldwin ;
 
     La   trilogie des confins de Cormac MCCarthy ; 
     Blessés de Percival Everett ;   
     Les fantômes du vieux pays de Nathan Hill (bientôt à la Médiathèque) ;
     Les nouvelles de T.C. Boyle ; 
     Un membre permanent de la famille :   nouvelles de Russel Banks ;
 
     La chambre aux échos de Richard Powers ; 
     Une   prière pour Owen de John Irving ;
 
     City on fire de Garth Risk Halberg. 
   Compte-rendu par Catherine Soubigou
    
 
 Une   sélection de livres avait été  mise à la disposition des lecteurs par   les bibliothécaires deux semaines avant la rencontre. Une bibliographie   intitulée « Littérature gothique et romantisme noir » a été établie par   l'Association Littera 05. 
  12 personnes ont participé à   cette rencontre, qui n'a pas tout à fait suivi le déroulement habituel   puisque les participants n'avaient pas prévu de présenter des ouvrages,   mais semblaient plus intéressés par une intervention de type « exposé »   sur le thème du romantisme . Ce qui n'a pas empêché, bien au contraire,   le public  de s'exprimer et d'échanger lors d'une discussion riche et   instructive sur la période romantique, les thèmes récurrents et   l'évolution de cette littérature en Allemagne, en Grande-Bretagne et en   France. 
 Après une Introduction générale et à la question :   « Que reste-t-il de romantisme dans la littérature d'aujourd'hui ? »,   deux romans contemporains  ont été présentés par l'animatrice de Littera   05. 
 Ian MCEwan : « Expiation ». Gallimard, 2001 
 Eté   1935, dans un manoir de la campagne anglaise, Briony, 13 ans, benjamine   de la famille qui rêve de devenir écrivain, est témoin d’une scène   qu’elle ne comprend pas du tout entre sa sœur aînée et le fils d’une   servante. Quelques heures plus tard, elle entrevoit une autre scène,   criminelle celle-là, qu’elle ne comprend pas davantage. Son imagination   l'entraîne à faire un faux témoignage et par sa faute, trois vies   basculent et divergent, pour ne se recroiser que cinq ans plus tard,   dans le chaos de la guerre, entre la déroute de Dunkerque et les   prémices du Blitz. 
  Dans une atmosphère à la Jane Austen, ce roman   traversé par un souffle romantique nous parle d'amours contrariés, de   faute et de culpabilité.
  Ian McEwan, tout en s'interrogeant sur   les pouvoirs et les limites de la fiction, restitue, avec une égale   maîtrise, les frémissements d'une conscience et les rapports de classes,   la splendeur indifférente de la Nature et les tourments d'une Histoire   aveugle aux individus. 
  Ce roman est considéré comme le meilleur   de Ian McEwan, romancier et scénariste britannique, auteur de 17 romans   et nouvelles pour lesquels il a obtenu de nombreuses récompenses. 
 François-Henri Désérable : « Evariste ». Gallimard, 2015 
 1er   roman d'un jeune auteur de 27 ans, prix des lecteurs de l'Express en   2015, ce livre est une évocation de la vie d'Evariste Galois,   mathématicien de génie qui vécut  à Paris au cœur des Trois Glorieuses,   fut emprisonné durant six mois et mourut en duel en 1832 à l'âge de 20   ans. 
  Ses démêlées avec les autorités, tant scientifiques que   politiques, les zones d'ombre entourant sa mort prématurée, ont   contribué à en faire l'incarnation du génie romantique et d'une jeunesse   prometteuse et mal aimée. 
  L'auteur prend des libertés avec la   vérité biographique dans ce roman où l'on croise Victor Hugo, Alexandre   Dumas, Gérard de Nerval et bien d'autres figures de la littérature   romantique.