Gap -  Hautes-Alpes

Le peintre d'éventail

Hubert Haddad

Zulma, 2013

 

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Le livre commence par la fin de l’histoire : le narrateur, Xu Hi-han retrouve son maître agonisant dans un ermitage, Matabei Reien qui va lui conter son histoire et lui transmettre son œuvre.
Matabei vivait à Kobe où il était peintre et designer. Après un accident qui a coûté la vie à une jeune femme  et le terrible tremblement de terre de Kobe en 1995, il recherche l’oubli des cris et des regards dans une auberge au pied du mont Jimura. Chez Dame Hison, Matabei va rencontrer des personnages bien étranges.
Osaki Tanako est le jardinier solitaire qui saura captiver Matabei dans son monde où l’art et la poésie sont ses seuls maîtres. Il faudra beaucoup de temps et de patience pour que le disciple comprenne le secret des éventails.
Dans cette auberge le jeune Yu Hi-han et la jeune Enjo vont découvrir les arcanes de l’amour.
Le poisson monstrueux des légendes japonaises va se déchaîner le 11 mars 2011 détruisant tout sur son passage et laissant dans le ciel sa terrible marque invisible.
Matabei saura-t-il ressusciter le legs de son Maître ?
« Mais il ne voulait rien oublier. Comme les éventails d’Osaki, tous ses souvenirs attendaient l’instant d’être dépliés d’un seul geste, dans le jardin des retrouvailles. » p174
Hubert Haddad nous entraîne dans cette aventure avec lenteur et poésie. Il faut se laisser porter pour sentir, entendre et voir les animaux et les plantes nous faire découvrir la douceur et la violence de Dame Nature.

(Présentation : Laurence Wagner)

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Le récit commence à la 1ere personne : c’est Hi-Han qui se présente comme le disciple de Matabei Reien, lui-même disciple d’ Osaki Tanako. Hi-Han va présenter en quelques mots Matabei en s’attardant surtout sur les derniers instants de sa vie dont il a été le témoin. Après une violente dispute qui l’avait fait abandonner son maître alors qu’il n’avait que 18 ans, il était revenu dans la contrée d’Atora bien des années après, alors qu’un séisme venait d’anéantir la région (le terrible séisme de Fukoshima) et avait trouvé son maître à l’agonie. Celui-ci avait eu le temps en quelques heures de lui faire le récit de sa vie et lui confier avant de mourir, deux grandes valises : un trésor inestimable pour Hi-Han, qui assurera ainsi la transmission d’un art d’une génération à une autre.
La suite du livre sera donc le récit de Matabei.
Matabei était arrivé dans une auberge de la lointaine contrée d’Atora, au bord de l’océan et près des montagnes. Il a voulu quitter la ville après avoir vécu un drame dont il se sent responsable à jamais : un accident de voiture qui a coûté la vie à une jeune fille dont il ne peut oublier le dernier regard, son sourire aperçu une poussière d’instant. A l’auberge, c’est une ancienne courtisane qui l’a accueilli, Dame Hison. Il y a là Osaki Tanako, vieux jardinier et peintre d’éventails, dont il va devenir le disciple et le dépositaire de son art. A la mort d’Osaki, Matabei va comprendre que peinture et poésie sous forme de haïkus se retrouvent dans la composition du jardin pour participer de la même quête spirituelle. Sur ses éventails Osaki a peint le jardin parfait dont Matabei va devoir décrypter l’énigme, en comprendre les différents plans et les profondeurs, les perspectives et les contrastes, les correspondances avec les feuilles peintes : un enclos pensé comme un organisme vivant, dans l’éclat délectable de sa perfection
Pourquoi tout ranger ?
l’arbre entre l’herbe et l’étoile
 –harmonieux vertige

 Douceur et beauté des lieux, harmonie des couleurs et des mots, embrasement d’un nouvel amour vont apporter à Matabei une sérénité et une forme de bonheur qui semblent l’apaiser.
Et pourtant la nature va se déchaîner : quelques mots vont nous faire comprendre qu’on a quitté le Japon traditionnel pour plonger dans le Japon contemporain, celui  du 11 mars 2011. Une vague, puis une autre, puis une troisième n’ont laissé sur leur passage que boue, cendres et cadavres …
Beaucoup de pages où la nature est décrite dans toute sa beauté : la nature ordonnancée, apprivoisée par l’homme – on connait le goût des Japonais pour les jardins – mais aussi la nature restée à l’état sauvage que Matabei explore dans ses moments de méditation : les forêts de bambous, le lac Duji, les montagnes, les fleurs, les animaux, les bruits, les senteurs, les silences… Le jardin sera meurtri et supplicié mais il renaîtra, un matin de printemps, c’est bien la seule chose qui importe. Et l’art qui est une création sur laquelle le temps n’a pas de prise, survit à tous les cataclysmes et à la mort, une façon pour l’homme de gouter à l’éternité.

(Présentation: Anne-Marie Smith)